Les taux baisseront, enfin!

Publié le 22/01/2024 à 10:00

Les taux baisseront, enfin!

Publié le 22/01/2024 à 10:00

La Banque du Canada n’a, bien sûr, donné à ce jour aucune indication quant à la date à laquelle elle commencera à réduire ses taux, ni à quelle vitesse elle le fera. (Photo: 123RF)

EXPERT INVITÉ. Enfin! Après plus de deux ans de hausses importantes et de leur maintien à un niveau élevé, les taux d’intérêt amorceront finalement cette année leur descente... Au grand plaisir des ménages, dont l’endettement est élevé, et en particulier des propriétaires aux prises avec une dette hypothécaire. Les entreprises qui projettent des investissements trouveront aussi leur compte avec des conditions de crédit plus avantageuses qu’au cours des derniers mois. 

La Banque du Canada n’a, bien sûr, donné à ce jour aucune indication quant à la date à laquelle elle commencera à réduire ses taux, ni à quelle vitesse elle le fera. Son défi dans les mois à venir: ne pas baisser les taux trop rapidement, au risque de relancer l’inflation, ni attendre trop longtemps avant de le faire, car elle pourrait alors plomber davantage une économie qui tourne déjà au ralenti. 

Voilà pourquoi il faut s’attendre à ce que les taux d’intérêt restent encore stables à 5% jusqu’à l’été 2024, puisque la banque centrale voudra d’abord et avant tout s’assurer que les anticipations d’inflation soient bien ancrées aux alentours de 2%. Les taux devraient ensuite baisser graduellement et atteindre 3,5% à la fin de l’année. Il y a aussi lieu de croire que la banque centrale ramènera le taux directeur près du taux neutre de 2,5% en 2025.

 

Une économie qui a suffisamment ralenti

C’est en mars 2022, au commencement de la pandémie, que la Banque du Canada a relevé une première fois son taux directeur à 0,50%, après l’avoir maintenu à un très faible niveau de 0,25% pendant environ deux ans. C’était le début d’une remontée qui, dans les mois à venir, allait amener les taux à grimper jusqu’à 5%. L’objectif était d’enrayer l’inflation qui devait rapidement culminer à 8,1% en juin 2022. Il faut remonter à l’automne 2007 et au début des années 2000 pour voir des taux si élevés. 

La politique de resserrement monétaire a donc eu l’effet escompté sur l’économie et a ainsi permis d’alléger les pressions sur les prix. La Banque du Canada a d’ailleurs maintenu le statu quo et son taux directeur à 5,0% depuis la dernière hausse décrétée en juillet 2023. 

L’activité économique a en effet suffisamment ralenti ces derniers mois, de même que l’inflation qui se rapproche de plus en plus de la limite supérieure de la fourchette cible de 1 à 3%, pour convaincre la Banque du Canada de réduire les taux d'intérêt à partir de la mi-année. 

Il reste encore du chemin à faire. La légère remontée de l’inflation en décembre, tant aux États-Unis qu’au Canada, vient nous rappeler que la lutte contre la hausse des prix n’est pas encore terminée. Mais il n’y a pas lieu de s’en inquiéter pour autant. Même si les prix du logement et de l’alimentation demeurent élevés, les dépenses pour les biens durables ou de consommation discrétionnaire continuent de chuter et d’affaiblir ainsi l’économie. Une économie qui devra attendre en deuxième moitié d’année avant de rebondir, à la faveur d’une baisse attendue des taux d’intérêt.

 

 

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À propos de ce blogue

Pierre Cléroux est vice-président à la recherche et économiste en chef de la Banque de développement du Canada.

Pierre Cléroux

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