Manufacturier: prenons davantage soin de ce pilier économique

Publié le 08/05/2023 à 07:30

Manufacturier: prenons davantage soin de ce pilier économique

Publié le 08/05/2023 à 07:30

Plus de 30 000 postes sont à combler dans les usines québécoises, et ce nombre continue d’augmenter. (Photo: 123RF)

EXPERTE INVITÉE. Qu’avez-vous en tête lorsque vous pensez au secteur manufacturier? Peu de gens le savent, mais l’industrie de la fabrication constitue le plus grand contributeur au PIB québécois. Elle compte pour 87% de toutes nos exportations. C’est un véritable pilier économique au Québec et un puissant vecteur de croissance présent dans toutes nos régions.

Dans cette chronique que j’aurai le plaisir d’écrire mensuellement dans Les Affaires, je vous présenterai une vision juste de ce milieu innovant et en pleine transformation.

Je tenterai aussi de vous partager ma passion pour le secteur manufacturier et les acteurs qui le propulsent. J’ai un grand respect pour les entrepreneurs et les dirigeants à la tête de ces entreprises qui évoluent dans un univers en mutation.

C’est donc d’abord et avant tout dans le but de contribuer à créer des conditions favorables pour le secteur, en abordant les opportunités et les défis à relever, que j’ai accepté de prendre la plume ici.

 

Plus de 500 000 emplois de qualité

Les 13 600 entreprises manufacturières du Québec emploient plus d’un demi-million de personnes. Des emplois variés, notamment des techniciens, professionnels ou journaliers, qui génèrent des salaires près de 20% supérieurs à ceux dans le secteur des services, selon une analyse de Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ).

En 2022, les ventes globales du secteur manufacturier on atteint 213,2 milliards de dollars, d’après Statistique Canada. Et cela alors que le manque de main-d’œuvre vient freiner la production.

En effet, plus de 30 000 postes sont à combler dans les usines québécoises, et ce nombre continue d’augmenter.

Selon un sondage que nous avons réalisé en 2022, 18 milliards de dollars ont été laissés sur la table dans les deux années précédentes en raison de la pénurie de main-d’œuvre, et cela seulement dans le secteur manufacturier.

Vous avez bien lu: 18 milliards, c’est l’équivalent du budget du ministère de l’Éducation du Québec pour une année!

 

Un moteur propulsé par l’innovation

Industrie 4.0, robotisation, intelligence artificielle… Les manufacturiers d’aujourd’hui se renouvellent en continu pour demeurer concurrentiels à l’échelle de la planète.

Nous n’avons qu’à penser au secteur de l’aéronautique fortement concentré au Québec ou encore aux développements dans la production d’énergies vertes pour nous en convaincre.

La recherche et le développement menés ici et la vivacité des entreprises manufacturières contribuent déjà largement à la réalisation du plan économique du gouvernement du Québec.

Et ce sont elles qui feront bouger l’aiguille pour rattraper l’écart de productivité entre le Québec et l’Ontario.

 

Des défis qui nous concernent tous

On ne peut toutefois pas dire que tout va bien dans le secteur manufacturier. En fait, les entreprises manufacturières n’ont jamais été aussi sous pression.

Et les obstacles au développement de la filière manufacturière québécoise sont bien présents.

Cela va du manque de main-d’œuvre qualifiée au protectionnisme étranger (dont la mise en place de l’Inflation Reduction Act [IRA] aux États-Unis) en passant par les problèmes dans la chaîne d’approvisionnement.

Et même si le secteur manufacturier est un réel moteur de développement économique, il est nécessaire qu’il soit alimenté.

C’est donc en mode solution sur différents thèmes que je vous retrouverai dans cette chronique au cours de la prochaine année.

Et cela afin de contribuer à la croissance, non seulement de l’industrie manufacturière, mais aussi de toute l’économie québécoise qui en dépend.

À propos de ce blogue

Véronique Proulx est PDG de Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) et vice-présidente principale, Politiques et Affaires publiques, pour la maison-mère, Manufacturiers et Exportateurs du Canada (MEC). Depuis son arrivée en 2017, MEQ et MEC sont devenus des voix influentes pour les entreprises manufacturières sur les scènes québécoise et canadienne. Véronique Proulx possède une longue feuille de route en entrepreneuriat et une solide expertise du milieu de l’exportation et de l’économie manufacturière québécoise. Elle a notamment œuvré pendant 14 ans au sein de Laval Technopole. Mme Proulx est administratrice au sein du conseil d’administration de INO et de Palette Skills. Véronique Proulx a été nommée dans le prestigieux Top 100 2021 des femmes les plus influentes au Canada du Women’s Executive Network (WXN), dans la catégorie Prix des leaders émergentes Mercedes-Benz. Elle est détentrice d’un MBA exécutif de l’université Paris-Dauphine et de l’UQAM.

Véronique Proulx
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