Selon certaines études récentes, on voit un mouvement vers la naturalité des produits alimentaires c'est-à-dire des produits dits «naturels», biologiques, meilleurs pour la santé (moins sucrés, salés, sans gras, etc.) ou encore sans additif dont on ne connaît pas, ou ne pouvons comprendre la description. (Photo: Neon Brands pour Unsplash)
BLOGUE INVITÉ. Le phénomène des prédictions annuelles des tendances est très présent dans notre société. On fait appel aux gourous dans plusieurs champs d’activités qui prédisent les grands mouvements, les grandes tendances de consommation et de mode pour l’année à venir. Ce palmarès annuel des tendances, publié habituellement en fin d’année ou en début d’une autre, touche tout particulièrement le secteur de l’alimentation.
Pour celles et ceux qui suivent cela de près, vous avez certainement remarqué qu’on y retrouve des listes variant de cinq, parfois jusqu’à une vingtaine (!) de grandes tendances alimentaires, relativement semblables d’une année à l’autre sauf exception, listes dans lesquelles il apparaît des trucs plutôt inusités du genre «micropousse, algues et fermentation» comme si ces produits allaient connaître un engouement généralisé ou une vraie croissance marquée dans une année donnée.
Certains influenceurs font des projections basées sur leurs préférences alimentaires et leurs souhaits plutôt que sur des données probantes! Je crois qu'il faut faire la part des choses et en voici la démonstration.
Les deux dernières années auront certainement permis à certaines tendances latentes de se démarquer et de remonter rapidement au haut du palmarès.
Explosion de l’achat local
Mentionnons l’achat local, l’épicerie en ligne, les boîtes repas (prêt-à-cuisiner ou prêt-à-manger), le prêt-à-manger en épicerie ou encore, par la force des choses, les repas cuisinés à la maison. Les ventes des produits en épicerie et les ventes en ligne ont littéralement explosé depuis le début de la pandémie.
Effectivement, les ventes dans la majorité des réseaux alimentaires (supermarchés, clubs entrepôt, etc.) ont augmenté en 2020-2021, mais ce sont les ventes en ligne qui en ont le plus profité, avec une croissance moyenne de 82%.
Selon une étude de NielsenIQ, la valeur des transactions est plus importante en ligne que dans la moyenne des réseaux au Québec. Les nécessaires de cuisson (boîtes-repas prêtes à cuisiner) ou les aliments préparés (prêt-à-manger) vendus en ligne ont connu des hausses des ventes de 180% et de 117% respectivement.
J’étais ravie de constater que les marques de produits québécois ont mieux performé que l’ensemble des ventes depuis 2020 et gagnent des parts de marché dans l’ensemble des ventes alimentaires au Québec.
Ce sont aussi les ventes des grands formats dans plusieurs catégories de produits (pâtes, farines, riz, céréales, produits laitiers, etc.) qui ont influencé à la hausse la valeur du panier d’épicerie. Ces phénomènes s’expliquent par les consommateurs qui voulaient limiter leur nombre de visites en magasin. Reste à voir si ces nouvelles habitudes et ces tendances marquées de la dernière année se maintiendront au-delà de la pandémie.
Les avis sont partagés quant à l’après-covid…
Il faut savoir que malgré tous les plans de contingence et de gestion des crises et des risques, plusieurs entreprises ont été prises au dépourvu en début de pandémie, n'ayant jamais envisagé de prévoir de telles croissances ni de tels enjeux incluant une pénurie de main-d'œuvre accentuée, les difficultés d'approvisionnement ou encore les défis d’opération amenés par les mesures de distanciation.
Le savoir-faire des entrepreneurs et la résilience de la chaîne alimentaire «de la terre à la table» ont contribué à assurer un approvisionnement continu d’aliments sur les tablettes ou en ligne en tout temps.
Ce qui s’en vient en 2022
Je me risque à faire, à mon tour, des prédictions de tendances alimentaires pour l’année 2022, outre ce que j’ai mentionné en début de texte (local, boîtes-repas, etc.).
Selon certaines études récentes, on voit un mouvement vers la naturalité des produits alimentaires c'est-à-dire des produits dits «naturels», biologiques, meilleurs pour la santé (moins sucrés, salés, sans gras, etc.) ou encore sans additif dont on ne connaît pas, ou ne pouvons comprendre la description.
On dit que les consommateurs sont plus curieux et vont chercher à connaître l’origine d’un produit ; qui le fabrique, comment, à partir de quels ingrédients, etc. Les consommateurs vont donc rechercher des produits pour lesquels l’information est facile à repérer. La responsabilité sociale prend de plus en plus de place et le type d’emballage (recyclé et recyclable) du produit, la durabilité, l’économie circulaire, la transparence et les valeurs de l’entreprise sont aussi des critères qui entrent en ligne de compte dans la décision d'achat.
La praticité et la facilité qui permettront au consommateur de concocter des plats réussis à la maison sont aussi au menu pour 2022. Bien entendu, dès que la santé publique le permettra, je prévois que nous retrouverons le plaisir de nous rassembler autour de grandes tablées pour partager des repas en famille élargie ou entre ami(e)s que ce soit à la maison, au restaurant ou ailleurs!
Il reste maintenant à voir l’impact financier de la pandémie, de la pénurie de la main-d'œuvre, de la hausse des coûts de transport, de la hausse du coût des intrants, de la disponibilité des produits, etc., sur le prix des aliments en 2022.
Les études nous disent aussi que le facteur prix est le principal influenceur dans les comportements d’achat donc attendons-nous à ce que plusieurs prédictions prennent le bord dans cette prochaine année!