(Photo: Sigmund pour Unsplash)
Lors de mon précédent blogue, je vous ai présenté nos enjeux liés à l’économie et aux critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). La transformation alimentaire étant un secteur manufacturier, les défis liés à la productivité et à la compétitivité sont extrêmement importants et, parfois, assez techniques.
Voici les principaux d’entre eux.
Préoccupations de productivité.
7 - Favoriser l’achat de produits locaux par les institutions et les consommateurs
En plus de la loi 12 favorisant l'achat institutionnel de produits alimentaires du Québec, la substitution de l’achat de produits importés par des produits d’ici permettra de solidifier la chaîne d'approvisionnement, de réduire l’émission de gaz à effet de serre (GES) et de réduire substantiellement les routes de livraison.
8 - Amener les spiritueux au même niveau de compétitivité que les autres alcools et supprimer la majoration de la Société des alcools du Québec (SAQ) pour la vente à la propriété pour les microdistilleries
Les microdistilleries ne sont pas sur un pied d’égalité avec les autres producteurs d’alcools québécois comme les brasseries, les vignobles et les cidreries. En plus de freiner son développement, cette iniquité nuit à son rayonnement et à sa capacité d’exporter.
9 - Faire preuve de leadership auprès du gouvernement fédéral afin d’assurer la réciprocité des normes imposées aux entreprises importatrices de produits alimentaires
À l’heure actuelle, le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec imposent à l’industrie de la transformation alimentaire des normes sévères en matière d’environnement et de salubrité, normes qui ne sont pas nécessairement respectées par les produits importés au Canada. Cela entraîne donc un enjeu d’iniquité puisque que nos entreprises sont en compétition avec des entreprises étrangères qui ne respectent pas les mêmes standards de qualité.
10 - Pour améliorer la productivité de nos entreprises et pallier, en partie, à la pénurie de main-d'œuvre, modifier les règles du programme des crédits d’impôt à la recherche scientifique et au développement expérimental (RS&DE) afin que toutes les entreprises en transformation alimentaire puissent être éligibles
Bien que tous les processus ne puissent être remplacés par la technologie, le virage numérique 4.0 s’avère une avenue plus qu’intéressante, voire nécessaire, pour la prochaine décennie. Il sera ainsi possible d’améliorer la productivité de notre travail et d’augmenter les marges bénéficiaires de l’industrie et ainsi, assurer la pérennité de nos entreprises au bénéfice des consommateurs.
11 - Élargir, de manière prudente et contrôlée, les autorisations de production et de vente des produits comestibles faits à base de cannabis
Le cadre réglementaire québécois a pour effet de dissuader les entrepreneurs d’ici à se lancer dans la production d’aliments infusés au cannabis. Cela a pour conséquence de priver les consommateurs de produits sains, sécuritaires et salubres. De plus, le Québec et ses entreprises sont de facto exclus d’un marché aux retombées économiques considérables en portant préjudice au développement éventuel d’une industrie québécoise de production de produits comestibles utilisant principalement le CBD.
Conclusion
Les élections, provinciales ou fédérales, recèlent leurs lots de revirements et d’attentes face à des enjeux ciblés.
L'industrie de la transformation alimentaire travaille pour fabriquer des aliments de qualité, pour améliorer l’offre alimentaire disponible en réponse aux attentes des consommateurs du Québec et pour renforcer notre autonomie alimentaire et la pérennité de nos entreprises.
Les défis que je vous ai présentés dans ces deux derniers blogues sont cruciaux pour cette industrie, certains partagés avec d’autres secteurs manufacturiers. Certains d'entre eux sont récurrents, d’autres seront réglés par une volonté commune de mieux faire les choses.
Je me risque ainsi à une prédiction électorale : le 4 octobre, au lendemain du scrutin, nous continuerons de nous régaler de nos aliments du Québec!