Dans cet univers qui ne demande qu’une seule hésitation ou une seule erreur pour engloutir tout entrepreneur qui n’est pas prêt à tout perdre pour espérer gagner ne serait-ce qu’un instant, la prise de risque est bien souvent la seule bouée de sauvetage! (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. La notion de risque fait partie intégrante de l’histoire de l’humanité. De l’Homo habilis, qui vécut il y a deux millions d’années sur le continent africain, au nourrisson d’aujourd’hui, aux quatre coins du monde, le risque nous obnubile.
La notion se décline presque indéfiniment. Risque de chute, de maladie, d’électrocution, d’accident de la route, de mort, etc… Sociologiquement, le sujet est passionnant. Peut-être est-ce en raison des multiples catastrophes qu’ont subi les différents peuples au fil des siècles, ou à cause des traces d’ADN laissées par nos ancêtres méfiants face aux dangers qui les entouraient, notre relation au risque est rarement positive.
Nous vivons de la peur face au risque, défini comme un «danger éventuel plus ou moins prévisible». Étymologiquement, le mot vient du latin resecum («ce qui coupe»), mais c’est déjà aller trop loin dans l’analyse de notre peur du risque!
Pourtant, à bien y penser, le risque de follement tomber en amour lors d’une première rencontre, de remporter le gros lot en achetant un billet de loterie ou de se faire de nouveaux amis en vacances existe tout autant.
Le «Beau risque»
Remontons à 1984, au Québec. C’est à la suite de la défaite référendaire de 1980 et au rapatriement de la Constitution canadienne sans l’accord du Québec que René Lévesque jouera le tout pour le tout en proposant de négocier, malgré les critiques de son propre camp et l’objectif clair d’indépendance du Parti Québécois, un fédéralisme renouvelé. Il avait surnommé ce projet le «Beau risque».
Ce qui devait être un nouveau départ fut malheureusement le début de la fin. Face à la fronde d’une partie de sa propre équipe, René Lévesque n’eut d’autre choix que démissionner quelques mois plus tard en juin 1985, marquant par le fait même l’une des plus importantes pages d’Histoire de la province. Ironiquement, le «Beau risque» a très mal fini.
Il suffit de survoler l’Histoire pour constater qu’il n’y a point d’évolution sans prise de risque. Des plus grands explorateurs aux plus savants des chercheurs, en passant par l’héroïsme de plusieurs, notre vie et le monde seraient bien différents sans ceux et celles qui ont risqué prendre parole et tenir position au péril même de leur vie.
Le risque est tout aussi présent dans le monde des affaires. Il en existe principalement quatre types qui se déclinent ensuite chacun assez largement: les risques naturels, industriels/technologiques, de la vie quotidienne et ceux découlant de conflits.
Je ne compte plus les fois où l’on me demande quel est le secret pour «réussir» en affaires ou quel chemin emprunter pour atteindre ses objectifs. Ma réponse est toujours la même: il suffit souvent de faire ce que les autres ne sont pas prêts à faire… soit prendre des risques.
En effet, même si la réponse généralement déçoit, elle est le véritable «secret» en affaires! On a beau essayer de trouver une autre réponse, sans prise de risque, il n’y a aucune chance de survie.
Dans cet univers qui ne demande qu’une seule hésitation ou une seule erreur pour engloutir tout entrepreneur qui n’est pas prêt à tout perdre pour espérer gagner ne serait-ce qu’un instant, la prise de risque est bien souvent la seule bouée de sauvetage!