L'empreinte carbone de nos vacances

Publié le 18/06/2024 à 07:44

L'empreinte carbone de nos vacances

Publié le 18/06/2024 à 07:44

«Pour vos déplacements, privilégiez les transports en commun. Ou mieux, louez un vélo ou marchez!» (Photo: 123RF)

EXPERTE INVITÉE. Ça y est! L’été est arrivé et le décompte a commencé avant nos départs en congés. À quoi ressembleront les vôtres? Séjour au pays ou voyage à l’étranger?

Chaque choix que nous faisons, qu’il concerne le transport, l’hébergement ou la consommation, laisse une empreinte carbone plus ou moins importante pour l’environnement.

Voici quelques conseils pour limiter l’impact de nos voyages tout en passant de belles vacances!

 

Tourisme et planète

Même s’il n’a pas retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie, le tourisme mondial a bel et bien repris. En 2022, il a doublé par rapport à 2021, en passant de 446 millions à 963 millions de touristes, et les projections de croissance sont exponentielles.

Une étude scientifique intitulée L’empreinte carbone du tourisme global, publiée en 2018 par des chercheurs australiens, a démontré que les voyages sont responsables de 8% du total des émissions de gaz à effet de serre globales. Le transport constitue 75% de ces émissions, l’hébergement 20%, le reste étant réparti entre l’alimentation et la consommation touristique, notamment les souvenirs achetés sur place.

Selon l’organisation mondiale du tourisme, 40% de l’empreinte carbone des déplacements est reliée à l’avion, 32% à la voiture et seulement 3% au train.

Il existe de nombreux simulateurs gratuits en ligne qui permettent de se faire une idée des émissions de CO2 selon le mode de transport et la distance parcourue. Ces outils offrent aussi la possibilité de compenser l’empreinte carbone de notre voyage en soutenant des projets environnementaux. En voici deux :

Calculez vos émissions de GES et appuyez nos projets (planetair.ca)

Carbon Footprint Calculator for Travel (sustainabletravel.org)

 

Comment voler plus vert?

Si, comme moi, vous devez prendre l’avion cet été, privilégiez les vols directs. Plus de connexions signifie plus d’émissions de CO2 dans l’atmosphère.

Pensez aussi à voyager léger. Note à moi-même : inscrire cette mention en gros caractères sur ma valise! Un bagage plus léger demande moins d’énergie à transporter. En réduisant le poids de votre valise, vous allez réduire les émissions de CO2 de votre voyage en avion. Si tous les passagers en font autant, la réduction sera conséquente!

Un autre geste utile pour la planète : abaissez votre volet de hublot pendant le vol. Cela peut aider à réduire la température intérieure de la cabine de 1,5 à 2,5 degrés et améliorer l’efficacité de la climatisation.

Devenez un « slow traveller » (voyageur lent)

En vacances, on ralentit! Le concept du « slow travel », voyage lent en français, s’inspire du mouvement « slow food » ou nourriture lente, originaire d’Italie. On privilégie l’immersion dans la culture et l’environnement de sa destination et on prend son temps pour explorer tout en limitant son impact.

L’idée derrière ce concept est qu’il n’est pas nécessaire de multiplier les visites et de cocher toutes les cases pour passer de bonnes vacances. En faire moins permet de profiter de son séjour autrement et de réduire son empreinte carbone par la même occasion.

Pour vos déplacements, privilégiez les transports en commun. Ou mieux, louez un vélo ou marchez! Un kilomètre en voiture pour aller chercher le pain à la boulangerie correspond à 0,19 kg de CO2, alors que vos émissions tombent à zéro pour le vélo et la marche à pied.

 

Dormez en toute sérénité

Privilégiez les hébergements qui prennent des mesures en faveur de l’environnement. De nombreux hôtels, gîtes ou campings sont évalués par des organismes de certification internationaux afin d’attester de leurs pratiques d’affaires responsables. Renseignez-vous avant de faire votre choix.

Un établissement qui s’engage dans des pratiques durables émet en moyenne 30% moins de gaz à effet qu’un établissement régulier.

Prenez des douches plus courtes et éteignez les lumières et appareils électriques en sortant. Ne demandez pas à ce que l’on fasse le ménage et remplace vos serviettes de bain chaque jour. Cela permettra de réduire votre consommation d’eau et d’électricité et celle de l’hôtel.

Optez pour un véhicule récréatif! Une étude universitaire italienne a montré que pour un voyage de 600 km réalisé par quatre personnes pendant deux semaines, les émissions de CO2 sont inférieures de 65% par rapport au même voyage fait en voiture avec un séjour à l’hôtel.

 

Consommez mieux

Pour les repas, consommez des produits locaux et de saison qui sont souvent plus sains et savoureux et n’ont pas parcouru des centaines de kilomètres. Choisir cette option contribue à réduire les émissions dues au transport. Et les petites fermes sont généralement plus écoresponsables. 

Pensez aussi à trier vos déchets. Chaque produit consommé demande de l’énergie à produire, plus encore à recycler. Si vous partez en pique-nique, prenez des sacs pour y mettre vos déchets et jetez les dans les bacs. 

En bref, on n’oublie pas les bonnes habitudes que l’on a déjà prises chez soi!

 

Quand vient le temps de rentrer 

Les vacances sont finies et vous voulez rapporter un souvenir de votre séjour? L’objet en question peut avoir une forte empreinte carbone, soit par sa fabrication ou son origine. Rapportez des objets utiles et faits localement. 

Vous rentrerez chez vous reposés, avec des souvenirs plein la tête, tout en ayant bonne conscience d’avoir fait votre part pour la planète!

Bonnes vacances à tous!

À propos de ce blogue

Avec plus de 25 ans d’expérience du secteur manufacturier en Europe et en Amérique du Nord, Magali Depras est reconnue pour son expertise en gestion et stratégie et pour sa connaissance fine des questions ESG (environnement, social et gouvernance). Elle est présidente fondatrice de Magali Depras services conseils, et accompagne les dirigeants d’entreprises dans l’élaboration de leurs stratégies ESG. En 2022, elle a figuré parmi les finalistes du Prix ESG Officer of the Year par l’Association Internationale Women in Governance, Risk and Compliance.

Magali Depras

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