La 1ère: ne pas négliger son image... (Photo: Johan Godinez/Unsplash)
BLOGUE INVITÉ. À une époque où les codes vestimentaires et la façon de se comporter défraient les manchettes et confrontent jusqu’à nos élus, il est normal de se demander quels sont les critères qui déterminent la crédibilité. C’est que, même si ce n’est pas à proprement parler une habileté de communication, la crédibilité est indispensable à une communication inspirante : si les gens ne vous croient pas, le message ne passera pas.
«What you see is what you get»
La crédibilité, c’est ce que les autres perçoivent de vous, c’est votre image. Il faut parfois des années pour la bâtir, et on peut la perdre en quelques instants. Elle est à la fois puissante et fragile. À travers les cinq règles qui suivent, on découvrira ses secrets et, surtout, comment l’entretenir jour après jour.
Mais avant tout, faites l’exercice d’observer un communicateur que vous jugez inspirant : un artiste, un politicien, une femme d’affaires… Ne prêtez pas vraiment attention à son message, mais plutôt à sa personne : sa présence, son attitude, son regard, ses gestes, ses mots, etc. Que décodez-vous de ceux-ci?
Dans les différents programmes de formation que je donne, je fais justement cet exercice-là en choisissant le cas de Barack Obama : dans l’extrait vidéo que je présente, on voit clairement en action les cinq composantes de la crédibilité, soit l’apparence physique, le capital de sympathie, la compétence, l’expression ainsi que la cohérence...
1. Ne négligez pas votre image
L’apparence physique est la première chose que l’on voit de vous, tout comme votre posture, la façon dont vous vous tenez en présence des autres, mais aussi votre habillement. Même si nous évoluons dans une société où les codes vestimentaires semblent de plus en plus absents, il faut tout de même tenir compte du milieu dans lequel vous évoluez. Votre façon de vous vêtir doit s’y mouler. À la longue, une allure négligée minera votre crédibilité comme professionnel ou gestionnaire. Habillez-vous, donc, pour rester dans le ton, et n’essayez pas d’en imposer un. Emboîtez le pas à la culture de l’entreprise sur ce plan, car cela contribuera à vous rapprocher des gens.
2. L’humilité et la courtoisie, toujours
L’apparence n’est pas tout. Comment se fait-il qu’un homme politique comme René Lévesque, avec son apparence «négligée», fût auréolé d’une réputation de communicateur hors pair et jouisse d’un capital de sympathie qui lui a survécu ? Quel était son secret ? Réponse : il était accessible. Il laissait voir son humanité, il savait faire preuve d’humilité.
Or, laisser voir son humanité c’est reconnaître ses erreurs, ne pas rejeter la faute sur les autres. Faire preuve d’humilité, de courtoisie, d’humour et même d’un peu d’autodérision détend l’atmosphère et rend les gens réceptifs.
3. La compétence, un incontournable
Quand on parle de crédibilité, on ne pense pas d’emblée à la compétence, cela semble aller de soi. Elle en est pourtant le point d’ancrage.
Si vous prenez une décision, si vous communiquez un changement, vos équipes doivent sentir que vous savez ce que vous faites. Dans le cas contraire, elles ne vous suivront pas. Idem, le comité de direction ou le conseil d’administration à qui vous demandez des investissements doit être aussi assuré de votre compétence. Entretenez-la, donc, car votre compétence est un incontournable pour devenir crédible aux yeux de tous.
4 & 5. L’expression et la cohérence, de toute évidence
Si vous savez vous exprimer clairement et bien structurer votre pensée, c’est un atout majeur. C’est une évidence. Pas besoin de s’étendre sur le sujet.
Concernant la cohérence, elle n’est pas seulement une facette de la crédibilité, elle est carrément une qualité maîtresse des professionnels et gestionnaires inspirants. Quand on parle de cohérence, on ne se limite pas à la cohérence du langage, on évoque également celle en lien avec votre comportement, ce qui relie ce que vous dites que vous allez faire et ce que vous faites véritablement. La cohérence se résume à merveille par cette expression populaire, si vraie : «Il faut que les babines suivent les bottines».