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BLOGUE INVITÉ. Après Internet, la mobilité et l'infonuagique, la technologie blockchain pourrait bien être au cœur de la prochaine vague de transformation numérique des entreprises.
L'ubérisation du plan d'affaires
Cette révolution numérique, qui en est encore à ses débuts, a déjà eu un impact sur plusieurs entreprises d’ici. De nombreux magasins ont dû fermer leurs portes en raison d’une diminution de l’achalandage dans leurs boutiques physiques. Phénomène attribuable à la popularité grandissante du commerce électronique.
Les offres de services connectés sont de plus en plus nombreuses afin de s’adapter à nos habitudes de consommation, qui ont évolué. Nous voulons tout plus rapidement, plus simplement et pour moins cher.
La symbiose entre les téléphones cellulaires et Internet a propulsé cette transition en deuxième vitesse. En ajoutant le potentiel d’une technologie de type blockchain, quels pourraient être les impacts futurs? Je vous partage ma vision.
Apparition d’un environnement numérique
En 2019, un des seuls éléments virtuels normalisé et décentralisé à l’échelle planétaire est le Bitcoin. Éventuellement, dans cet environnement virtuel mondial, plusieurs éléments seront numérisés: la propriété intellectuelle, la propriété d’un terrain, d’une maison ou d’un véhicule, les titres de propriété d'une entreprise, les certificats d’apprentissage, les lois, nos informations médicales et autres.
Il existe toutefois des freins à la mise en place de tous ces procédés, par exemple l’identité virtuelle. Celle-ci, encore aujourd’hui, est très difficile à standardiser à l’échelle planétaire. La gestion des clés privées et publiques rattachées à cette identité est également un enjeu de taille. Lorsque bien intégrée et sécuritaire, cette identité permettra de relier divers éléments numériques à leur propriétaire.
Tout simplement, nous pouvons imaginer le rattachement instantané de certains avoirs à une identité unique, par exemple, lors de l’achat d’un véhicule ou de l’obtention d’un diplôme universitaire virtuel.
Le portefeuille papier comme nous le connaissons sera 100% numérique et une majeure partie de nos documents à la maison deviendront virtuels. Cet environnement numérique permettra également de construire de nombreux registres de confiance. Vous serez en mesure de connaître l’historique de la majorité des éléments composant cet écosystème.
Des services plus simples, plus rapides et moins dispendieux
Une fois l’expérience utilisateur adaptée à cette identité unique, une quantité importante de nouveaux services connectés verront le jour.
C’est à ce moment que nous enlèverons les intermédiaires de confiance et que nous changerons ainsi drastiquement les processus que nous connaissons aujourd’hui.
Par exemple, si le volet financier devient numérique et décentralisé, il sera possible de produire des documents ou d’obtenir des approbations sans intermédiaire. Par exemple, dans le cas d’une enquête de crédit, les demandes de prêts deviendraient plus simples et moins coûteuses via un réseau de type blockchain, elles qui exigent actuellement le recours à une institution financière.
Parallèlement, plusieurs types d’assurances pourront également être vendus en respectant cette même logique de réseau pair-à-pair.
Les réseaux pair-à-pair, un changement drastique
Je crois qu’il est important de mentionner que la perturbation proviendra non seulement de la technologie, mais également de l’évolution des exigences du consommateur. Les citoyens désireront participer à ces réseaux. Le consommateur a toujours raison et nous devons nous adapter à ses demandes. Nous avons pu l’observer avec l’arrivée de Uber, qui a bouleversé l’industrie du taxi.
Voici ma vision d’un scénario simple, mais futuriste du processus d’achat d’un véhicule en intégrant ces réseaux décentralisés:
- Le réseau identité valide que je suis bien moi;
- Le réseau véhicule confirme que le marchand (identité du marchand) possède le véhicule;
- Début de la création d’un contrat intelligent, le véhicule est mis dans un système d’entiercement;
- Je parviens à une entente avec le marchand;
- Via le réseau financement, je fais une preuve d’avoirs et demande au réseau une entente de financement relié à un ID véhicule;
- Je signe cette demande de prêt virtuel avec mon identité numérique et contracte une entente intelligente (dans le cas de non-paiement pendant 90 jours, l’ID du véhicule sera retournée au réseau de financement);
- Le réseau de financement transfère les fonds et ainsi le système d’entiercement s’ouvre et transfère l’ID du véhicule dans mon portefeuille numérique.
Cette mise en place peut paraître lourde. Par contre, je vous assure que ces processus existent et sont utilisés, mais séparément.
Au niveau de l’assurance, il y a plusieurs endroits où il sera possible d’intégrer ce nouveau concept. Par exemple, à la fin du processus, il pourrait être facile d’envoyer une requête à un réseau d’assurance automobile en libérant pour une période de temps mes renseignements de conduite. La soumission serait instantanée et l’entente de paiement serait prise à même mes avoirs virtuels.
Vous allez me dire qu’on dirait un scénario de science-fiction. À vrai dire, sur une ligne de temps nous sommes beaucoup plus près de ce concept d’environnement virtuel que du début d’Internet.
Je me répète, la mise en place de ce scénario (achat de véhicule) ne se fera pas dans les années à venir. Cependant, il est vrai de dire que les canaux de distribution et la gestion de nos avoirs en seront drastiquement influencés.
Les demandes de prêts, les votes, les assurances, les titres de propriété d'une entreprise, les testaments et autres documents devront être numérisés dans ce monde virtuel. L’Estonie est souvent prise en exemple pour son écosystème numérique. Aujourd’hui, nous devons nous entraider pour instaurer ces réseaux à l’échelle planétaire et conserver cette propriété intellectuelle.
Voici un tableau générique de ma vision et du futur écosystème virtuel consommateurs.
Dans le prochain article, je vous expliquerai pourquoi il serait primordial de construire des registres distribués de type blockchain pour les organismes de charité.