«Pendant une bonne période, on a eu des taux d'intérêt réels après inflation qui étaient négatifs. Cela a pu donner l'impression que l'immobilier était comme un guichet automatique», dit Vincent Fournier. (Photo: 123RF)
BALADO. Avec la forte remontée des taux d'intérêt depuis mars 2022, beaucoup de clients de Vincent Fournier, gestionnaire de portefeuille à Claret, se demandent quelle place doit occuper l'immobilier dans leur portefeuille d'investissements.
«On entend toutes sortes de choses par rapport à l'investissement en immobilier. En finance, on dit souvent que lorsqu'il vente très fort, même les cochons volent. C'est une métaphore qui signifie que quand la conjoncture économique est très favorable, même de mauvais investissements peuvent surperformer», raconte-t-il, ajoutant que les taux d'intérêt sont passés de 20% à presque zéro au cours des quarante dernières années, avant de remonter depuis 2022.
«Pendant une bonne période, on a eu des taux d'intérêt réels après inflation qui étaient négatifs. Cela a pu donner l'impression que l'immobilier était comme un guichet automatique», dit-il.
Selon le gestionnaire, pour que l'immobilier soit un bon investissement, il faut posséder beaucoup de compétences techniques, comme la menuiserie, et être capable d'effectuer des rénovations. Il souligne d'ailleurs que l'indice des fonds de placements immobiliers à la Bourse de Toronto a moins bien performé que le S&P/TSX au cours des dix dernières années.
«Si on regarde aux États-Unis, l'indice Case-Shiller, qui est la référence pour établir la tendance du marché immobilier au pays, a doublé de valeur au cours des 10 dernières années. Or, l'indice S&P 500 a multiplié sa valeur par 2,5 fois durant la même période. En plus de ça, le S&P 500 rapporte des dividendes, alors que l'immobilier nécessite des coûts d'entretien», dit-il, pour illustrer le fait que l'immobilier n'est pas toujours un aussi bon investissement qu'on peut le croire.
Vincent Fournier soutient que les corrections dans l'immobilier s'étalent sur de longues périodes et ne se traduisent pas nécessairement pas de forts replis des prix. Toutefois, il estime que les valeurs pourraient se stabiliser pour un certain temps.