[Photo : 123RF]

Et voilà, nous y sommes ! Dans quelques jours nous célébrerons les fêtes de fin d'année. Impossible de l'ignorer, les commerçants sont là pour nous le rappeler depuis des semaines. Entre le Vendredi fou, le Cyberlundi et les soldes de Noël, ce sont des millions de dollars qui seront dépensés pendant cette période, devenue l'un des principaux symboles de notre société de consommation. Même les plus démunis se sacrifient pour pouvoir offrir un petit quelque chose à leurs enfants et gâter leurs proches. Cette période est d'ailleurs l'occasion de souligner le travail admirable de tous ces organismes communautaires qui redoublent d'efforts chaque année pour apporter chaleur et réconfort aux plus nécessiteux. De nombreux commerçants et entrepreneurs se mobilisent également pour offrir des paniers de Noël aux familles les plus pauvres, comme c'est le cas de l'Association des gens d'action de Vaudreuil-Soulanges, pour ne citer que cet exemple. On ne peut qu'applaudir ces actions bénévoles, souvent aussi efficaces que discrètes. Cela met du baume au coeur.

Si les fêtes de fin d'année représentent une véritable manne commerciale, il faut bien se rendre à l'évidence : la très grande majorité des produits achetés sont malheureusement fabriqués ailleurs que chez nous, notamment en Chine, mais pas seulement.

Je pourrais évoquer les conditions de travail dans certaines régions du monde, où les employés sont quasiment considérés comme des esclaves et où des enfants maltraités travaillent sans relâche pour gagner une misère. Tout cela a déjà été dit et redit, mais probablement pas encore assez tant que la situation perdurera.

Je pourrais vous parler de la qualité trop souvent médiocre de ces produits, qui finissent souvent au recyclage avant d'être usés ou même utilisés. Finalement, ils nous reviennent très cher compte tenu du peu de temps pendant lequel ils nous servent.

Évidemment, je pourrais aussi mentionner l'impact écologique de tels comportements d'achat. Gardons à l'esprit que lorsque nous achetons une chemise ou un pantalon, la distance parcourue entre le lieu de récolte du coton et le point de vente final peut atteindre 65 000 km, soit une fois et demi le tour de la terre ! Pas vraiment positif pour la réduction des émissions des gaz à effet de serre liées au transport...

Enfin, j'aurais pu vous parler de notre économie... Selon Équiterre, si chaque famille québécoise remplaçait chaque semaine 20 $ d'achat de biens provenant de l'extérieur par la même valeur en produits québécois, ce serait plus de 100 000 emplois qui seraient créés en une année. Cela pousse à réfléchir, n'est-ce pas ?

Cependant, en cette période très spéciale pendant laquelle nous tentons tant bien que mal d'évoquer l'amour et le partage plutôt que le commerce et l'économie, j'ai encore un peu plus envie de rester ici, chez nous. De penser à nos artistes, à nos artisans, à nos petites entreprises et à nos producteurs locaux. Pour la majorité d'entre eux, ce mois de décembre représente une véritable bouffée d'oxygène, dont dépend même la survie de l'activité de certains. Ils comptent sur les ventes durant cette période, ils comptent sur nous pour faire des choix d'achat éclairés.

Aujourd'hui, je n'ai vraiment pas envie de vous parler de chiffre d'affaires ou de bénéfices. Je voudrais simplement que nous nous rappelions qu'en achetant une lampe, un tableau, un petit bijou ou une bouteille de vin à un artisan ou à un producteur local, nous allons non seulement lui permettre de se développer, mais nous allons aussi soutenir et encourager un foyer. Une famille qui pourra payer ses factures ou qui pourra peut-être s'offrir quelques jours de vacances bien mérités. En achetant local, nous permettons peut-être à un enfant de poursuivre ses cours de danse ou ses entraînements de hockey et, dans tous les cas, nous aidons des parents à rester dignes, sereins et attentifs à l'éducation d'enfants qui représentent l'avenir de notre société.

Artistes, artisans, créateurs, producteurs : tous ces petits entrepreneurs n'attendent que nous et viennent de plus en plus à notre rencontre en ouvrant de petites boutiques, en participant à des foires, à des événements ou aux fameux marchés de Noël un peu partout au Québec. Si vous êtes de ceux qui préfèrent effectuer leurs achats en ligne, sachez qu'ils sont de plus en plus nombreux à proposer cette solution de rechange et que l'on trouve désormais sur Internet toutes sortes de produits créés, fabriqués ou produits au Québec. Une simple recherche sur Google vous ouvrira les portes du commerce électronique québécois et vous serez surpris par la quantité et surtout la qualité des produits qui sont maintenant proposés en ligne. On y trouve de vrais petits trésors, pour tous les âges, pour tous les goûts et pour toutes les bourses.

Après douze mois de chroniques qui m'ont permis d'évoquer une grande variété de sujets, je ne pouvais pas terminer l'année sans revenir à l'essentiel : nos familles, nos valeurs partagées et notre solidarité en tant que société.

Bonnes fêtes de fin d'année à tous !

Biographie
Danièle Henkel a fondé son entreprise en 1997, un an après avoir créé et commercialisé le gant Renaissance, distribué partout dans le monde. Mme Henkel a été plusieurs fois récompensée pour ses qualités de visionnaire et son esprit entrepreneurial. Elle a été juge dans la téléréalité à caractère entrepreneurial Dans l'oeil du dragon, diffusée à Radio-Canada.