L’usine de Saint-Jérôme a une capacité annuelle de 2500 véhicules, dont 1000 autobus scolaires. (Photo: Lion Électrique)
La direction de Lion Électrique soutient que lorsque ses usines de Saint-Jérôme et de Joliet, en Illinois, fonctionneront au maximum de leur capacité, elle pourra fabriquer 22 500 autobus et camions électriques annuellement.
Si la direction de l’entreprise veut y arriver le plus rapidement possible, les analystes qui suivent Lion sont plus prudents.
«À Saint-Jérôme, on a 2500 véhicules de capacité, soit 1000 autobus scolaires et 1500 camions. À Joliet, à la fin de l’année, on sera aussi à 2500 véhicules de capacité pour les autobus. Après, ça va augmenter par multiple de 2500 jusqu’à ce que l’usine atteigne sa pleine capacité de 20 000 véhicules par an», explique Marc Bédard, président et fondateur de Lion. Il précise toutefois que les problèmes de chaîne d’approvisionnement de la société mettront entre 12 et 18 mois avant d’être complètement résolus.
À ce moment, selon lui, les investisseurs vont faire la différence entre une entreprise qui a des véhicules sur la route et celles qui ont seulement un plan d’affaires. «Le carnet de commandes reste sensiblement au même niveau de trimestre en trimestre malgré l’augmentation de notre cadence de production. Notre objectif est de le faire augmenter, mais au moins, il ne diminue pas», soutient le diri-geant, précisant que les commandes entrent plus rapidement pour les autobus que pour les camions.
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Trois scénarios
L’analyste Kevin Chiang, de Marchés des capitaux CIBC, tempère toutefois les attentes des investisseurs, en y allant de deux scénarios, un optimiste et un pessimiste. Selon son scénario optimiste, il s’attend à ce qui Lion atteigne la moitié de sa capacité de production annuelle de 22 500 véhicules lourds d’ici 2040. Selon le scénario négatif, la société de Saint-Jérôme n’atteindrait que le quart de sa capacité de production durant la même période.
«Lion a une capacité de production suffisante pour soutenir son carnet de commandes actuel», dit-il. Sans oublier que pour augmenter sa production à 5000 véhicules par an d’ici la fin de l’année, la société devra aussi éventuellement trouver la main-d’oeuvre qualifiée dont elle a besoin. L’analyste Dan Levy, de Barclays, estime par exemple que les équipes en place à l’usine de Saint-Jérôme sont suffisantes pour concevoir 1000 véhicules par an.
Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale, prévient également les investis-seurs que Lion pourrait avoir besoin de capitaux additionnels pour mener à terme ses investissements de 2023 dans ses usines et son centre d’innovation, ce qui pourrait avoir un effet de dilution pour les actionnaires de l’entreprise.
Interrogé sur cette possibilité, Marc Bédard affirme qu’il s’agit d’une question «difficile». «Tu ne veux jamais être trop juste. Nous voulons absolument nous rendre où on veut être à la fin de l’année. Il y a plusieurs manières d’obtenir du financement et c’est important de ne pas avoir trop de dilution, mais c’est encore plus important de s’assurer qu’on peut terminer les projets comme il faut», dit-il.
De l’avis du dirigeant, Lion est actuellement le leader dans le marché des autobus électriques, et si l’entreprise arrive à faire la même chose pour les camions, elle aura accompli «quelque chose de bien».