Des signes d'espoir pour les actions canadiennes en 2024

Publié le 16/02/2024 à 12:00

Des signes d'espoir pour les actions canadiennes en 2024

Publié le 16/02/2024 à 12:00

(Photo: 123RF)

Même si les marchés canadien et américain ont enregistré de bons résultats en 2023, Jennifer McClelland, gestionnaire d’actions chevronnée, a estimé que l’année avait été extrêmement difficile. Les mouvements rapides des taux d’intérêt ont frappé de nombreuses actions à dividendes qu’elle privilégie.

«Prédire l’avenir est futile, comme je l’ai constaté au cours des 30 dernières années», déclare Jennifer McClelland, gestionnaire principale du Fonds de revenu d’actions canadiennes RBC F (également disponible en série D) de 3,1 milliards de dollars (G$), coté 4 étoiles, et vice-présidente et gestionnaire principale de portefeuille, Actions nord-américaines, à la société torontoise RBC Gestion mondiale d’actifs. Diplômée en 1993 d’un baccalauréat en économie de l’Université de Western Ontario, Jennifer McClelland supervise environ 10 G$ d’actifs dans une variété de fonds. «Mais si nous commençons à voir des impacts économiques plus négatifs des taux d’intérêt plus élevés, alors le marché commencera à refléter des taux plus bas en 2025, et une certaine normalisation. Cette année sera assez volatile et nous sommes tous à l’affût des données individuelles. Ce ne sera pas facile. Mais la situation pourrait être plus constructive d’ici la fin de l’année.

 

Les nuages du marché boursier devraient se dissiper d’ici la fin de l’année

Le marché commencera à se tourner vers l’avenir d’ici la fin de l’année et à anticiper des temps meilleurs, affirme Jennifer McClelland, qui partage ses fonctions avec Brahm Spilfogel, vice-président. «Avec les banques, par exemple, nous essayons tous de déterminer à quoi ressembleront les pertes sur prêts et quel sera le pic. Une fois que nous aurons une meilleure idée de ce à quoi elles ressembleront, nous serons plus confiants dans notre capacité à mieux appréhender l’année prochaine. Les marchés seront plus rationnels.»

Il va sans dire que de nombreuses questions macroéconomiques doivent être prises en compte. Il s’agit notamment des tensions géopolitiques, telles que celles émanant de la guerre entre Israël et le Hamas, et de l’élection présidentielle américaine, qui pourrait réserver quelques surprises. «Si certains de ces conflits géopolitiques s’aggravent, cela aura un impact sur tout le monde, en particulier sur l’activité des consommateurs. Il y a beaucoup d’impacts de deuxième et de troisième niveau qui seront difficiles à cerner. Il y aura beaucoup de volatilité. C’est ce qui m’inquiète le plus» déclare Jennifer McClelland, qui note que les coûts de transport maritime ont augmenté, car les cargos d’Extrême-Orient sont détournés du canal de Suez. Quant à l’élection présidentielle américaine, Jennifer McClelland maintient que la probabilité d’une victoire de Donald Trump augmente. «Nous ne savons pas encore vraiment quel sera l’impact direct sur les marchés financiers, car nous ne savons pas exactement sur quelles politiques Trump se concentrera. Cette incertitude est quelque chose qui nous inquiète.»

 

Les marchés des capitaux et les projets privés et publics entrevoient une lueur

D’un autre côté, Jennifer McClelland estime qu’il y a des raisons d’être optimiste. Tout d’abord, elle observe une reprise des transactions financières. « La semaine dernière, nous avons assisté au rachat par la société américaine Blackstone (BX), du promoteur résidentiel canadien Tricon Residential (TCN). En privatisant Tricon, elle valorise l’action de Tricon, ce qui n’était pas le cas sur le marché public. Pour moi, c’est un signe optimiste. Il y a beaucoup de choses à faire, qui ont vraiment stagné l’année dernière. Nous avons besoin d’une reprise de l’activité des marchés de capitaux pour savoir ce que valent les choses.

Deuxièmement, les signes de coopération entre les secteurs privé et public se multiplient. Jennifer McClelland évoque notamment les négociations entre les compagnies pétrolières et gazières et les gouvernements pour la gestion de grands projets de captage du carbone. «Les entreprises disent que les conversations deviennent plus constructives et qu’il y a un renouveau d’esprit collectif sur diverses questions, telles que la taxe carbone et ce que le gouvernement peut faire pour soutenir davantage de projets d’énergie renouvelable. Il y a plus de coopération». Dans le même ordre d’idées, les sociétés immobilières spécialisées dans la construction d’appartements discutent des problèmes liés à la pénurie de logements. «Il y a trop d’immigration et le gouvernement fédéral commence à prendre des mesures pour y remédier». Là encore, les conversations sont plus productives.

 

Les taux d’intérêt l’emportent sur les données fondamentales

Jennifer McClelland reconnaît qu’elle et son équipe utilisent une combinaison d’analyses descendantes et ascendantes pour déterminer les avoirs sectoriels et individuels. « L’orientation des taux d’intérêt est un facteur très important pour la valorisation des entreprises. L’année dernière, l’environnement macroéconomique a vraiment influencé le comportement du marché boursier. Il a été un facteur plus important que les données fondamentales des entreprises individuelles. Cela vaut donc la peine de regarder les deux côtés, c’est certain ».

Du point de vue du rendement, le Fonds de revenu d’actions canadiennes RBC a rapporté 0,14% depuis le début de l’année (25 janvier), contre 0,86% pour la catégorie des fonds d’actions canadiennes de dividendes et de revenu. Sur le long terme, le fonds a été plus performant. Au cours des 5, 10 et 15 dernières années, le fonds a enregistré des rendements annualisés de 9,34%, 7,71% et 12,76%. En revanche, la catégorie a enregistré un rendement annualisé de 7,98%, 6,40% et 8,83%, respectivement.

Le fonds, qui a un rendement réel de 3,6%, avant frais, dépend d’un flux de dividendes provenant d’une série de sociétés de services financiers, d’énergie et d’immobilier. À l’heure actuelle, 34% du portefeuille est constitué d’un mélange de banques (23,7%), d’assureurs (6,4%), ainsi que de 3,9% d’autres sociétés de services financiers telles que des acteurs du marché des capitaux. « La pondération reflète notre indice de référence personnalisé, qui comprend l’indice de rendement composite plafonné S&P/TSX. De plus, les banques versent des dividendes importants. Nous pensons que le flux de dividendes est sûr. Dans le secteur financier, vous pouvez toucher des dividendes et profiter de la possibilité d’appréciation du capital. Elles sont très pertinentes dans le cadre d’un portefeuille axé sur le revenu ».

 

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