D.B. - Vous affirmez que pour décoder le futur, il faut s'inspirer des immigrants.
M.G. - Un immigrant doit tout apprendre. Sa terre d'accueil n'obéit pas aux mêmes règles que son pays d'origine. Il en va de même pour le futur, vous devez le considérer comme un pays étranger. Regardez-le avec les yeux d'un immigrant. Je reviens sur le concept de l'argent. L'ère numérique redéfinit la relation que certains entretiennent avec l'argent et le travail. D'autres facteurs de motivation apparaissent, comme la réputation sur la toile, le réseau, la contribution à la communauté. Si vous regardez l'avenir en ne considérant que la vision traditionnelle de l'argent, certains signaux vous échapperont.
D.B. - Quel conseil donneriez-vous à nos lecteurs qui désirent ouvrir leur esprit pour mieux décoder les signaux du futur ?
M.G. - Trouver un ami dont la vie est à mille lieues de la vôtre. Il est né à l'étranger, possède des valeurs différentes. Fréquentez d'autres univers qui n'ont rien à voir avec votre entreprise.
D.B. - Comment devient-on «décodeur de signaux» comme vous ?
M.G. - Il faut être un généraliste multidisciplinaire. Par exemple, un designer qui s'intéresse aux mathématiques et à la biologie. Malheureusement, notre système d'éducation ne favorise pas ce genre de parcours. C'est dommage, parce que de tels candidats seraient précieux pour de nombreuses organisations, pas seulement pour notre institut.
LE CONTEXTE
Toutes les entreprises veulent se différencier. Développer ce petit quelque chose qui les rendra uniques et comblera les besoins des clients avant leurs concurrents. Pour y arriver, il faut voir loin. L'Institute for the Future (IFTF) a pour mission de voir loin.
SAVIEZ-VOUS QUE...
La pire année de la vie de Marina Gorbis fut celle où elle a étudié le génie maritime.
«Un immigrant doit tout apprendre. Sa terre d'accueil n'obéit pas aux mêmes règles que son pays d'origine. Il en va de même pour le futur, vous devez le considérer comme un pays étranger. Regardez-le avec les yeux d'un immigrant.»