«Il est important d’éclairer nos décideurs quant à l’ampleur et aux nuances des défis liés au repreneuriat.» (Photo: 123RF)
Un texte de Charles Milliard, président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et de Pierre Graff, président-directeur général du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ)
COURRIER DES LECTEURS. Nos PME ne sont pas que génératrices d’emplois: elles sont aussi des réservoirs de connaissances et d’expertises, souvent même de propriété intellectuelle. Ce sont des fournisseurs, des sous-traitants, des clients pour nos grands projets industriels, dont nous travaillons à la relocalisation des chaînes d’approvisionnement. Ce sont des vecteurs d’intégration pour nos nouveaux arrivants, et les centres décisionnels qui nous permettent d’être «maîtres chez nous».
Tout comme nous soutenons au Québec, par le biais de nos politiques publiques et de nos associations économiques, la culture de l’entrepreneuriat et la croissance des jeunes pousses, nous devons donc désormais développer collectivement un «réflexe relève» et consolider notre soutien aux cédants et repreneurs. L’avenir de nos entreprises en dépend, et avec elles la vitalité économique de nos régions, de nos villages et de nos communautés.
Du 28 avril au 4 mai aura lieu, dans cette perspective, la toute première édition de la Semaine nationale du repreneuriat, à l’initiative du Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) et d’un ensemble de partenaires du milieu des affaires qui souhaitent jeter un éclairage neuf sur les enjeux liés à la relève entrepreneuriale. Nous saluons cette initiative, qui soulignera l’importance économique du repreneuriat et les outils qui sont désormais à la disposition des cédants et repreneurs québécois.
Cet événement s’inscrit dans un contexte difficile, alors que notre tissu entrepreneurial est secoué par l’inflation, le coût du crédit, la stagnation économique et la rareté de main-d’œuvre. Le Québec a besoin de ses catalyseurs de croissance pour assurer une relance durable et préserver la vitalité de ses régions et villages. Il ne peut se permettre une vague de fermetures ou de délocalisations d’entreprises, sous le coup du vieillissement démographique et d’une planification déficiente de la relève.
C’est pourquoi nos organisations collaborent afin de sensibiliser dirigeants d’entreprises et entrepreneurs de la relève aux outils de planification, de maillage et de financement nécessaires pour des transferts de propriété réussis. Le Mouvement Repreneuriat lancé par le RJCCQ, avec ses rendez-vous régionaux de réseautage et de conseil, de même que la toute première Tournée nationale sur le repreneuriat de la FCCQ, toujours en cours et qui visitera les dix-sept régions du Québec, en témoignent.
Il est également important d’éclairer nos décideurs quant à l’ampleur et aux nuances des défis liés au repreneuriat. Les connaissances sur ces sujets sont encore parcellaires, car pour des raisons évidentes les dirigeants qui cherchent à préparer leur départ et leur relève hésitent fréquemment à en parler publiquement. Ils tardent donc également trop souvent à profiter de l’accompagnement nécessaire, dont la disponibilité est pourtant croissante.
À l’occasion de la septième édition du Sommet du repreneuriat, qui aura lieu les 1er et 2 mai prochains dans le cadre de la Semaine nationale du même nom, sera d’ailleurs dévoilée la première étude nationale du repreneuriat, un outil d’intelligence d’affaires unique et précis qui permettra aux acteurs politiques, aux analystes, puis aux gens d’affaires eux-mêmes de percer l’opacité du marché de la relève.
C’est donc un véritable appel à l’action que nous lançons conjointement, à l’approche de cette première Semaine nationale du repreneuriat. Cédants comme repreneurs, saisissez-vous des outils, de l’expertise et de l’accompagnement qui sont maintenant à votre disposition! Ensemble, nous pouvons développer une véritable culture du repreneuriat au Québec, et nous assurer de préserver un Québec Inc. tissé serré.
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