(Photo: 123RF)
GRANDS DE LA COMPTABILITÉ. Les grands cabinets comptables ont recommencé à progresser en 2021, après un très léger flottement en 2020, provoqué par l’éclosion de la pandémie de COVID-19. La croissance est au rendez-vous dans presque tous leurs secteurs d’affaires, mais le recrutement reste compliqué.
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Au 31 décembre 2021, on dénombrait 14 127 professionnels dans les 25 plus gros cabinets comptables du Québec, soit 4,25 % de plus que l’année précédente et près de 4 % de plus qu’avant la crise sanitaire. Les deux premières firmes du classement, soit Raymond Chabot Grant Thornton et Deloitte, comptent chacune plus de 2000 travailleurs au Québec, alors que les quatre suivantes — KPMG, Mallette, EY et PwC — en emploient chacune plus de 1000.
Dans cette partie du classement, on note la forte progression de KPMG (+29,5 %), qui lui permet de grimper au troisième rang. La firme a bien sûr embauché, mais elle a également réalisé plusieurs acquisitions l’an dernier, dont celles de RDQ, spécialisée dans la fiscalité de la recherche et du développement et des affaires électroniques. EY (+14,5 %) et Mallette (+10,1 %) gagnent eux aussi une position au palmarès.
Grande expansion chez MNP
La palme de la progression fulgurante revient toutefois à MNP. Une série d’acquisitions a permis au cabinet d’augmenter son nombre de professionnels de 167,1 % en un an. À elle seule, l’absorption d’un sous-ensemble des activités canadiennes de Deloitte — annoncée en février 2021 — a ajouté 22 établissements et 600 employés au Québec. D’autres acquisitions ont suivi, dont celle de Groupe Trigone, un consultant en amélioration de la performance.
« Depuis sa fondation en 1958, MNP a toujours procédé par fusions pour gagner des parts de marché dans le secteur de la PME et intensifier sa présence en région, explique Jean-Philippe Langevin, associé au bureau de Montréal. La transaction avec Deloitte augmente beaucoup notre empreinte au Québec. »
Le contexte actuel où s’entrecroisent la pandémie, la pénurie de main-d’œuvre, les difficultés d’approvisionnement et l’inflation complique la vie des entrepreneurs. « L’amélioration de la performance et de la productivité constitue un défi important pour les PME, souligne Jean-Philippe Langevin. Nous recevons beaucoup de demandes de nos clients dans ce secteur et nous voulons bien les accompagner. L’acquisition de Trigone s’inscrit dans cette logique. »
MNP est très présent dans l’immobilier, la construction, la transformation alimentaire et les technologies. Le cabinet augmente aussi son empreinte dans l’agriculture et du côté des concessionnaires, notamment à la suite de ses récentes acquisitions. Certaines fusions permettent d’ailleurs de développer des niches, comme c’est le cas avec celle de Babin Consultants. Ce bureau de Québec a été fondé en 2017 par la Dre Ariane Babin, la seule dentiste du Canada à posséder le titre d’experte en évaluation d’entreprises. Sa firme propose surtout ses services à des cabinets dentaires et d’autres soins de santé.
Par ailleurs, Hardy, Normand et Associés s’est offert une nouvelle image et une réorganisation de ses bureaux pour ses 40 ans. Depuis mars dernier, la firme de 25 associés est en processus pour changer légalement son nom en HNA. Elle pointe au 18e rang du classement et compte près de 20 % plus d’employés qu’il y a deux ans.
Nicolas Marcoux reste à la barre de PwC
Chez PwC, Nicolas Marcoux était devenu en 2018 le premier Canadien francophone à être élu dirigeant national d’un des quatre grands cabinets comptables (Deloitte, EY et KPMG sont les trois autres). Il a été confirmé dans ses fonctions pour un second mandat de quatre ans, qui débutera le 1er juillet. « C’est sûr que nous sommes fiers, au Québec, de voir Nicolas continuer », souligne Nochane Rousseau, associé directeur du Grand Montréal.
L’année a été bonne. L’explosion des fusions et acquisitions (F&A) et des premiers appels publics à l’épargne (PAPE) au Canada en 2021 a fortement marqué l’année de PwC, un cabinet dominant dans ce secteur. Le volume des F&A a augmenté de 24 % en un an, alors que la valeur totale de ces transactions a bondi de 117 %. PwC a par exemple accompagné ITI dans son acquisition de Zycom, en février dernier, ou encore i3Vision, vendu à New Era Technology en octobre 2021. « Beaucoup d’entreprises privées un peu éreintées par la crise de 2008 et la pandémie et dont le propriétaire ne pouvait compter sur une relève à l’interne ont été vendues, ce qui a provoqué beaucoup d’activité dans le marché intermédiaire », explique l’associé directeur.
PwC a également acquis deux firmes récemment dans le secteur technologique. Après l’achat, en septembre 2021, d’Avaleris, un cabinet-conseil d’Ottawa actif dans les services de gestion des identités, de sécurité et d’infonuagique, PwC a mis la main, en janvier, sur Stratus360, spécialisé en services-conseils Salesforce. « Depuis le début de la pandémie, la demande pour les services-conseils en cybersécurité et en transformation numérique des entreprises reste très forte », confie Nochane Rousseau.