«Trouver des façons de créer de bonnes relations virtuelles sera un élément clé dans l’équation du bonheur.» (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Alors que le mois de l’amour vient tout juste de se terminer, on entre dans le mois du bonheur. Et oui, le 20 mars a été déclaré Journée internationale du bonheur par les Nations Unies, en 2012.
C’est un grand pas dans la reconnaissance de l’importance du bonheur. En parallèle, le rapport mondial sur le Bonheur fête ses 10 ans. Cent cinquante pays prennent part annuellement à leur classement sur une échelle du bonheur qui combine des questions subjectives posées à la population et certains indicateurs jugés importants dans l’équation du bonheur d’une nation, comme le PIB et l’espérance de vie.
Nous pouvons apprendre beaucoup de ce rapport sur les facteurs qui contribuent à notre bonheur, si on est capable de voir au-delà de nos opinions et convictions. Tout d’abord, on peut observer que le Canada arrivait 6e en 2012. En 2021 nous avons reculé à la 15e position avec les États-Unis juste derrière nous. Ceci porte à réflexion. Pourquoi deux pays aussi riches se placent derrière la Finlande, le Danemark, la Suisse, la Suède, la Norvège et Israël, pour ne donner que quelques exemples?
Cette réflexion est utile individuellement, mais aussi en tant que gestionnaire ou propriétaire d’une grande entreprise. Lorsqu’on comprend mieux ce qui contribue au bonheur global, on peut faire des efforts conscients pour son propre bonheur et celui de ses équipes.
Le lien entre salariés heureux et performance en entreprise est clair. Selon une étude de Harvard et du MIT, un salarié heureux est:
• 2 fois moins malade
• 6 fois moins absent
• 9 fois plus loyal
• 31% plus productif
• 55% plus créatif
Ainsi, il est pertinent de se demander ce qui a pu nous faire reculer de la sorte dans le classement. Les mesures sanitaires liées à la pandémie de COVID-19 ont-elles joué un rôle?
Selon la plus longue étude sur le bonheur et la longévité — entreprise sur une durée de 75 ans par Harvard — la qualité de nos relations serait le premier facteur de longévité et de bonheur. Or durant la pandémie, les mesures sanitaires ont pu à la fois diviser et isoler.
Voici quelques éléments importants que nous pouvons déduire de ces constats:
– Si on veut garder des entreprises en santé, on a intérêt à se préoccuper du bien-être de nos employés.
– Nous avons besoin des autres. Les contacts humains sont importants. Il faut trouver des façons de rester en contact, même à distance, et ce régulièrement. C’est même devenu prioritaire à l’ère des modèles de travail hybride. Trouver des façons de créer de bonnes relations virtuelles sera un élément clé dans l’équation du bonheur.
– La collaboration est plus importante que la compétition. Diviser les gens pour créer des forces de propulsion ne semble pas être une stratégie gagnante.
Si un employeur n’est pas responsable du bonheur de ses employés, il devrait au moins s’assurer de ne pas contribuer à leur malheur.
Encore aujourd’hui, on ressent une culture oppressante de haute performance ; on dénombre trop de milieux toxiques où la peur est utilisée afin de contrôler.
Des environnements de travail sécuritaires — autant physiquement que psychologiquement — où la collaboration domine au-delà de la compétition permettront aux gens de se réaliser, créant un cercle vertueux de croissance pour l’individu et l’entreprise.
En plus, quand on est en sécurité, on peut établir de meilleures relations avec nos collègues, nos amis, notre famille, ce qui peut aussi contribuer à augmenter notre bonheur, notre santé et notre longévité.
Vous avez aimé ce texte, vous aimerez peut-être relire le billet Êtes-vous heureux? Après tout, il est difficile de se préoccuper du bonheur des autres, si nous ne le sommes pas nous-même.
Bonne fin de mois du bonheur!