Dans quelques heures, la direction de Facebook tiendra une conférence de presse très attendue, où il est promis une belle surprise : «Venez et voyez ce que nous construisons», disait laconiquement l'invitation lancée aux médias du monde entier. Quelle surprise? Dans un premier temps, la rumeur évoquait le dévoilement du cellulaire Facebook. Maintenant, un autre bruit court, a priori nettement plus sérieux : un moteur de recherche.
En effet, de nombreux indices laissent croire qu'il s'agira bel et bien d'un moteur de recherche. En voici quelques-uns :
> Facebook a tenté d'acheter Ark, une start-up spécialisée dans la recherche sur le Web, mais le dirigeant de celui-ci a rejeté l'offre qui lui avait été présentée.
> Facebook a du coup recruté Lars Rasmussen, un ancien de Google, pour le placer à la tête d'une équipe d'une centaine d'ingénieurs spécialisés dans les algorithmes de recherche sur le Web. Cette équipe planche sur un projet secret depuis plusieurs mois.
> Enfin, en septembre dernier, lors d'une conférence organisée par TechCrunch, le PDG Mark Zuckerberg lui-même avait glissé en deux phrases que l'avenir de son entreprise passait nécessairement par la création d'un moteur de recherche, un jour ou l'autre : «Je pense que les moteurs de recherche sont actuellement en pleine mutation. On est en train de passer du «Je tape un mot-clé et tu me refiles des liens pertinents à ce sujet» au «J'ai une question spécifique et tu me refiles la bonne réponse pour moi». Et quand vous y pensez deux minutes, vous réalisez que Facebook est le mieux placé pour innover sur ce plan», avait-il confié.
De fait, Facebook présente l'avantage – sur Google, entre autres – de disposer de "données sociales", c'est-à-dire de données ultra personnelles sur chacun de ses abonnés et de leurs amis. Par exemple, quand on cherche un film à voir le soir-même au cinéma, Google peut nous indiquer tous les films visibles pas trop loin de chez nous; Facebook, lui, pourrait aller plus loin, et indiquer, dans cette même liste, le film que vous allez aimer à tous les coups (en se basant, entre autres, sur vos goûts en matière de films et sur ceux de vos meilleurs amis).
«Si Facebook lançait vraiment un moteur de recherche, il serait vite en position de bousculer la suprématie de Google, et par suite de toucher le jackpot», a dit au New York Times Karsten Weide, analyste chez IDC.
«Aujourd'hui, nous croulons sous les informations disponibles en ligne. Et quand on croule sous les informations, un bon moteur de recherche vaut de l'or. Or, on constate que c'est exactement ce qui se produit en ce moment pour Facebook : il regorge d'informations pertinentes, voire exclusives, mais des informations pour l'instant brouillonnes, dont il reste à tirer des pépites d'or», a ajouté Bill Tai, un investisseur qui a investi dans nombre de rivaux de Facebook, dont Twitter.
Alors, moteur de recherche, ou pas moteur de recherche? La réponse dans quelques heures. Avec, à la clé, un potentiel engouement des investisseurs pour le titre boursier de Facebook, qui était tombé à 18 dollars américains en août dernier, et qui avoisine actuellement les 32 dollars.