Le candidat républicain Donald Trump a défendu lundi, lors d'une interview accordée à CNBC, sa volonté d'imposer des droits de douane de 10% aux produits importés aux États-Unis, assurant qu'une baisse des impôts en limitera les effets pour les consommateurs américains.
«Je suis un grand défenseur des droits de douane pour deux raisons. Tout d'abord pour leur efficacité économique, lorsque d'autres pays tentent de profiter de vous [...], mais au-delà de l'aspect économique, cela vous donne le pouvoir de négocier avec les autres pays», a expliqué l'ancien président américain.
Le candidat républicain est le dernier en lice à la désignation du parti après que son ultime rivale, Nikki Haley a annoncé mettre un terme à sa campagne à l'issue d'un «Super mardi» à sens unique, qui a vu Donald Trump remporter la quasi-totalité des primaires en jeu mardi.
Si Donald Trump continue de cibler la Chine, il a également assuré qu'il n'épargnerait pas l'Union européenne (UE), estimant que les Européens profitent «de nous au moins autant que la Chine, mais ils le font avec le sourire».
Répondant aux craintes des économistes qui estiment qu'une hausse des frais de douane viendrait perturber le commerce international, l'ancien président a estimé qu'elle perturberait le commerce «à l'étranger, en le ramenant aux États-Unis».
Alors que l'inflation américaine se rapproche peu à peu de la cible de 2% fixée par la Réserve fédérale (Fed), à 2,4% sur un an en janvier, selon l'indice PCE que privilégie la banque centrale américaine, une hausse des droits de douane entraînerait une nouvelle augmentation des prix, de l'avis de nombreux experts.
Mais «je pense que les impôts peuvent être baissés. Et je pense également à d'autres choses qui peuvent être faites pour plus que compenser» le surcoût de ces mesures douanières pour les ménages américains, a assuré Donald Trump.
Lors de son mandat, Donald Trump avait fortement augmenté les droits de douanes contre des produits chinois afin de forcer Pékin à négocier un rééquilibrage de la balance commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales.
La Chine avait répondu avec des droits de douane sur divers produits américains, avant de négocier un accord permettant d'importer plus de produits issus des États-Unis, réduisant légèrement le déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine, mais sans que cela ne change véritablement les équilibres commerciaux entre les deux pays.
Son successeur, et potentiel concurrent démocrate pour les élections de novembre prochain, le président Joe Biden, a de son côté fait le choix d'une politique ciblant plus spécifiquement des restrictions d'exportations vers la Chine de produits technologiques. L'administration américaine a aussi favorisé une réduction des investissements américains dans l'Empire du Milieu.
Joe Biden a dans le même temps mis fin aux conflits commerciaux initiés avec l'UE par son prédécesseur, notamment sur l'acier et l'aluminium, favorisant par la même occasion une politique de «friendshoring», afin d'être moins dépendant commercialement de la Chine et s'appuyer plutôt sur des pays plus proches des États-Unis, tant géographiquement qu'idéologiquement.