Les auteurs de la tentative de sabotage sur le site de la future usine de Northvolt sont des «barbares» qu'il faut «chasser», estime le ministre de l'Économie, Pierre Fitzgibbon.
«Quand on joue avec la sécurité des gens, ce sont des barbares et il faut les chasser», a tranché mardi M. Fitzgibbon en mêlée de presse à l'Assemblée nationale.
Lundi, le président-directeur général de Northvolt Amérique du Nord, Paolo Cerruti, a dénoncé des actes de vandalisme qui se seraient déroulés durant le week-end.
Des objets incendiaires auraient été placés sous de la machinerie, mettant sérieusement en danger les employés, selon l'entreprise. Une enquête policière est en cours.
«C'est une honte pour le Québec, a renchéri M. Fitzgibbon. Les barbares, plusieurs pays en ont. On en a quelques-uns; on va espérer les chasser.»
Ce vandalisme n'est pas la preuve que l'opposition au projet se durcit, selon lui. «Les gens de Northvolt savent que les Québécois veulent ce projet-là», dit-il.
«On a le droit de s'exprimer, mais pas de vandaliser et mettre la vie de certains employés en danger», a martelé le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel.
Le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, ajoute: «On va espérer que la police puisse identifier les responsables et les arrêter.»
Ce n'est pas la première fois que des actes de sabotage sont commis sur le site de la future usine de batteries.
À la fin du mois de février, la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent avait ouvert une enquête après que des individus eurent posé des tapis à clous sur le site. Un véhicule avait aussi été endommagé, selon la police.
Un mois plus tôt, des personnes avaient également planté des clous dans des arbres que l'entreprise suédoise comptait abattre.
Le 23 janvier, les auteurs anonymes de ce sabotage avaient publié une revendication sur Montréal Contre-information, un site qui aspire à fournir aux anarchistes de Montréal un espace pour diffuser leurs idées et leurs actions.
La revendication contenait un appel à «une mobilisation large contre le projet destructeur que constitue la méga-usine de Northvolt» et demandait à «s'en prendre à cette machine à broyer le vivant en visant ses points faibles».
Insérer des clous dans les arbres permettait, selon les revendicateurs, de saboter l’équipement et de rendre la déforestation plus coûteuse et dangereuse, car si une tronçonneuse heurte un clou, celui-ci va abîmer ou briser la chaîne, et ainsi ralentir les activités de Northvolt.