La Nouvelle-Angleterre est le tremplin à l'exportation par excellence des entreprises québécoises. En raison notamment de sa proximité géographique, c'est le marché extérieur que beaucoup d'entreprises de la province choisissent de conquérir en premier.
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En 2014, la valeur de nos exportations vers la Nouvelle-Angleterre (États du Connecticut, du Maine, du Massachusetts, du New Hampshire, du Rhode Island et du Vermont), atteignait 9,2 milliards de dollars. C'est une croissance de 41,3 % par rapport à 2010.
La reprise de l'activité économique américaine, un dollar canadien plus faible et des obstacles au commerce moins contraignants depuis quelques années sont en bonne partie responsables de cette effervescence.
Les exportations québécoises vers cette région représentaient l'an dernier 18 % de l'ensemble des livraisons du Québec vers les États-Unis. Les entreprises de la province sont attirées là-bas principalement par la taille du marché (plus de 14 millions de personnes).
Pour 8D Technologies, une PME technologique de Montréal spécialisée dans les systèmes de points de vente, la Nouvelle-Angleterre est plus qu'un tremplin. C'est une carte de visite.
«Les gens ne sont pas tous des early adopters. Ils veulent savoir que votre système fonctionne ailleurs. Donc, quand vous réussissez à gagner une région comme Boston, une ville d'innovation pleine de grands joueurs, cela envoie un signal extrêmement favorable à vos clients», dit Isabelle Bettez, présidente de 8D Technologies.
La boîte techno a fait sa percée en Nouvelle-Angleterre en 2010. Elle venait alors de terminer de développer sa «solution de vélo en libre-service». C'est le système, matériel et logiciel, qui permet de louer les vélos et d'effectuer un paiement. La Ville de Boston l'a choisi pour son Bixi local, nommé Hubway.
Des secteurs porteurs
8D Technologies, créée en 1996, a gagné Boston au début de son parcours d'exportation. Elle est arrivée au bon moment. Le secteur des technologies de l'information et des communications est en essor en Nouvelle-Angleterre.
«Le domaine des logiciels et des jeux vidéo croît de 8 % par année au Massachusetts», explique Yves Lafortune, directeur des marchés, Amérique du Nord, à Export Québec.
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Le secteur des matériaux de construction écologiques, des technologies propres et des énergies vertes a également pris du galon depuis cinq ou six ans. Dans le Maine seulement, on dénombre plus de 140 entreprises dans le secteur de la construction verte. Plus de 69,3 millions de pieds carrés de bâtiments LEED, une certification de haute qualité environnementale, y ont été construits en 2012-2013.
Le Québec et la Nouvelle-Angleterre ont tous deux des attitudes plutôt pro-environnement. «Dans le domaine de l'environnement, on parle le même langage», note Françoise Bertrand, présidente de la Fédération des chambres de commerce du Québec.
Le resserrement de la réglementation américaine en matière d'environnement est un autre facteur qui explique la santé économique de ce secteur, sans compter les programmes mis sur pied pour favoriser l'efficacité énergétique.
«Le Québec étant à l'avant-garde dans ce domaine, on a été capable de s'intégrer rapidement dans la chaîne de demande», dit Marie-Claude Francoeur, la déléguée du Québec à Boston. Nordic Bois d'ingénierie, filiale de Chantiers Chibougamau pour ses produits forestiers certifiés FSC, et Idénergie, un fabricant d'hydroliennes, sont deux exemples de firmes d'ici qui exportent leurs produits en Nouvelle-Angleterre.
La chaîne alimentaire
Le Québec a réussi à faire sa place en Nouvelle-Angleterre dans le domaine de la transformation alimentaire grâce à ses produits gourmets, comme le cidre de glace et les fromages, un marché porteur. En 2014, les exportations de produits du Québec vers cette région des États-Unis ont atteint 705 millions de dollars, selon Industrie Canada.
Le secteur des sciences de la vie n'est pas en reste, surtout dans la région de Boston. Le pôle des biotechnologies, au Massachusetts, regroupe 430 entreprises, dont 277 mettent au point des médicaments, ainsi que de nombreux hôpitaux et instituts de recherche. Les équipements médicaux, entre autres, offrent de nombreux débouchés aux entreprises québécoises.
Tous ces secteurs sont des voies de croissance intéressantes pour les PME du Québec. Plusieurs grandes entreprises exportent également en Nouvelle-Angleterre, dans les secteurs plus traditionnels, comme l'aérospatiale, les circuits intégrés, l'énergie électrique ainsi que l'huile et le pétrole.
«Les grandes entreprises qui vendent là-bas, ce sont les Gaz Métro, Hydro-Québec, Can-Am et Bombardier de ce monde. Les exportations de l'industrie québécoise dans le domaine de l'aéronautique s'y élèvent à 1,8 G$», illustre Marie-Claude Francoeur.
8D Technologies ne fait pas encore partie de cette ligue. Mais sa stratégie, qui vise à poursuivre son expansion à partir de Boston en privilégiant les intermédiaires, devrait lui permettre de croître rapidement et de continuer d'occuper le devant du marché.
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Les corridors d'exportation
La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) a lancé en mars 2015 le programme COREX, qui vise à favoriser les échanges commerciaux entre le Québec et les sept États du Nord-Est américain, soit les six États de la Nouvelle-Angleterre et l'État de New York. Voici un aperçu des sept corridors d'exportation dans cette région.
> New York : En 2013, 14 % des exportations québécoises vers les États-Unis étaient destinées à ce marché.
> Massachusetts : Il offre des occasions, en particulier dans le domaine des sciences de la vie. C'est le moteur économique de la Nouvelle-Angleterre. En 2014, le Beacon Hill Institute a d'ailleurs classé cet État comme le plus concurrentiel du pays sur le plan économique.
> Connecticut : L'État où le revenu par habitant est le plus élevé des États-Unis. C'est aussi un pôle important dans le secteur de l'aéronautique. C'est là que se trouve la société mère de Pratt & Whitney, United Technologies.
> Vermont : Le troisième partenaire commercial en importance du Québec aux États-Unis. La proximité géographique est l'un des avantages de cet État.
> Maine : Un État touché durement par la crise de 2008, mais où l'activité économique commence à reprendre. Un de ses atouts : une main-d'oeuvre qualifiée à faible coût.
> New Hampshire : Il représente un fort potentiel dans le domaine de la finance et des technologies de l'information, selon Claudine Carpentier, directrice des Corridors de commerce à la FCCQ.
> Rhode Island : Le plus petit État de la Nouvelle-Angleterre et l'un des moins populeux. Sa situation géographique est toutefois idéale pour desservir la région.
Exporter en Nouvelle-Angleterre
Série 1 de 3. Les États de la Nouvelle-Angleterre et de New York sont un beau terrain de jeu pour les PME québécoises tentées par l'aventure de l'exportation. Des exemples d'entreprises qui ont réussi le saut.
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