TECHNO SANS ANGLES MORTS décortique les technologies du moment, rencontre les cerveaux derrière ces innovations et explore les outils numériques offerts aux entreprises du Québec. Cette rubrique permet de comprendre les tendances d’aujourd’hui afin d’être prêt pour celles de demain.
TECHNO SANS ANGLES MORTS. Les ordinateurs portatifs MacBook Air ont toujours été plus adaptés aux consommateurs qu’aux entreprises. Avec le nouveau modèle doté de la puce M3, l’ordinateur d’Apple est désormais autant à sa place dans une tour de bureaux qu’à la maison.
Il y a plus de 16 ans maintenant que Steve Jobs a créé la surprise en sortant sur scène un ordinateur d’une enveloppe en papier manille. Le MacBook Air a beaucoup évolué depuis, et est devenu l’ordinateur le plus vendu dans le monde. Quand le commun des mortels se cherche un ordinateur portatif, c’est généralement le modèle à considérer, s’il a le budget nécessaire et que celui-ci répond à ses besoins.
Jusqu’ici, c’était toutefois un peu moins vrai pour les entreprises, pour qui certaines fonctionnalités importantes manquaient à l’appel, comme la possibilité d’utiliser deux écrans. Après avoir mis le nouveau MacBook Air M3 à l’essai, force est de constater que ces lacunes sont de plus en plus rares, et de moins en moins importantes.
Des performances améliorées
Le nouveau MacBook Air peut pour la première fois être utilisé avec deux écrans externes. Attention cependant, vous devrez obligatoirement fermer l’appareil pour en profiter de la sorte, vous aurez donc besoin d’un clavier et d’une souris. (Photo: Maxime Johnson)
Le nouveau MacBook Air est doté de la même puce M3 que le plus récent MacBook Pro de base. Si vous avez suivi l’actualité technologique au cours des dernières années, vous savez probablement que les puces d’Apple dominent la concurrence dans la plupart des tests, et ça continue d’être le cas ici.
À moins d’avoir de vraiment gros besoins (si vous devez compiler de lourdes applications, jouer à de nombreux jeux PC ou effectuer des montages professionnels, par exemple), le MacBook Air avec puce M3 devrait vraisemblablement être assez puissant pour vous. D’ailleurs, le MacBook Air M2 l’était pour moi, et dans mes tests, le M3 est environ 15% plus puissant que son prédécesseur.
L’appareil permet aussi pour la première fois d’y relier deux moniteurs externes, à condition de fermer le MacBook lui-même. Dans mes essais, même avec deux Mac Studio Displays (résolution de 5120 par 1440 pixels) et avec plusieurs logiciels ouverts en même temps, le tout était fluide à souhait.
L’appareil conserve aussi l’excellente autonomie des MacBook Air M1 et M2, annoncée à environ 15 heures de navigation web. En pratique, c’est toutefois plus que ça, puisqu’on ne navigue jamais 100% du temps. Depuis le lancement des derniers MacBook Air, j’ai d’ailleurs pris l’habitude dans les salons comme le CES de laisser mon chargeur à l’hôtel, et même de recharger mon téléphone avec la pile du MacBook, ce qui aurait été impensable il y a quelques années seulement (et encore aujourd’hui avec la plupart des ordinateurs sur le marché).
Et notons qu’avec les applications qui utilisent de plus en plus les cœurs du système sur puce dédié à l’intelligence artificielle (le Neural Engine), l’arrivée de logiciels plus puissants au cours des prochaines années n’aura pas forcément d’effet négatif sur l’autonomie de l’appareil avec le temps.
Les compromis aux bons endroits
Le MacBook Air M3 ne compte que deux ports USB-C. (Photo: Maxime Johnson)
Le nouveau MacBook Air M3 est offert pour 1449$, soit 650$ de moins que le MacBook Pro équivalent. Il y a donc, évidemment, quelques compromis à faire, mais ceux-ci sont à mon avis tout à fait acceptables.
L’écran du MacBook Air M3 est par exemple d’une un peu moins bonne qualité que celui du MacBook Pro M3, avec un taux de rafraichissement et une luminosité plus faible. Sa capacité de base est plus petite, à 256 Go, mais vous pouvez l’augmenter à l’achat. Ce n’est toutefois peut-être pas nécessaire non plus, du moins si vous utilisez peu d’applications et que vous conservez vos fichiers en ligne. Ce n’est pas idéal, mais avec la vitesse des disques externes modernes, vous pourrez simplement acheter un disque supplémentaire dans le futur si vous avez mal calculé vos besoins.
Certains regrettent le nombre limité de ports du MacBook Air, à seulement deux, mais en pratique, l’inconvénient est quand même mineur. Avec les technologies modernes comme le Thunderbolt 4, par exemple, un moniteur externe relié par câble USB-C peut aussi servir de commutateur USB, en plus d’alimenter l’ordinateur. Une station d’accueil Thunderbolt peut aussi être utilisée au besoin pour y brancher à peu près tous les accessoires possibles.
Est-ce que j’aimerais avoir plus de ports, un meilleur écran, une plus grande capacité et six haut-parleurs plutôt que quatre? Certainement. Mais ce sont toutes des faiblesses qui sont faciles à accepter. Et là où c’est important (autonomie, puissance, qualité du pavé tactile et du clavier, qualité de la caméra web, etc.), le MacBook Air offre une expérience sans compromis.
Il y a néanmoins un point négatif important: la mémoire vive. Le MacBook Air M3 de base est offert avec 8 Go de mémoire vive, ce qui est peu pour un appareil vendu à ce prix. Et passer à 16 Go vous coûtera 250$. Une hausse de 17% par rapport au prix initial.
Est-ce que 8 Go seront suffisants? Apple dit oui. Plusieurs observateurs disent qu’il s’agit d’une décision risquée à long terme. Après tout, qui dit que les logiciels que vous utilisez aujourd’hui ne seront pas plus gourmands dans 3 ans? En vérité, personne ne le sait vraiment. Personnellement, je paierais 250$ pour les 16 Go, mais ce serait surtout pour m’acheter la tranquillité d’esprit.
Avec cet extra, le MacBook Air M3 ne représente pas une aubaine, mais sa puissance, son excellente autonomie, des pièces d’une bonne qualité et un souci du détail apprécié en font un excellent ordinateur. Et il ne porte peut-être pas l’étiquette Pro, mais dans les faits, il est quand même plus professionnel que bien d’autres ordinateurs sur le marché.