Que faire avec les titres de Corus Entertainment, Alimentation Couche-Tard et Bird Construction? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Corus Entertainment (CJR.C, 0,49$): une fin d’entente qui pince
Le 10 juin 2024, Warner Bros Discovery a annoncé qu’elle mettait fin à l’entente avec le groupe médiatique canadien Corus Entertainment, une nouvelle qui a échaudé Drew McReynolds de RBC Marchés des capitaux.
La société n’hébergera donc plus le contenu de HGTV Canada, Food Network Canada, Magnolia Network, Oprah Winfrey Network et Cooking Channel Canada à partir du 1er janvier 2025.
D’après des données diffusées par le CRTC en 2022, ces chaînes spécialisées permettaient à l’entreprise dirigée par Doug Murphy de gonfler son chiffre d’affaires de 155 millions de dollars (M$) et d’augmenter ses résultats d’exploitation associés de 50M$, rapporte l’analyste
Il rappelle qu’à l’exercice 2023, ses revenus consolidés ont atteint 1,5 milliard de dollars, et que son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement a été de 334M$.
La société devrait certes s’ajuster, mais cette nouvelle rend l’avenir de Corus Entertainment plus incertain, estime Drew McReynolds. Il ne sait par exemple pas dans quelle mesure la nouvelle image de marque de ces chaînes va influencer ses résultats financiers, ni même si d’autres ententes ne sont pas à risque.
Difficile aussi à dire pour l’instant si le législateur ou les autorités réglementaires se prononceront pour protéger ou tendre la main à ce diffuseur indépendant, selon lui.
Le titre étant devenu plus risqué, l’analyste abaisse son cours cible de 1,25$ à 0,50$, la perte de ce contrat survenant alors qu’il est toujours difficile de tirer des revenus publicitaires télévisuels.
Il a aussi diminué ses attentes à l’égard de sa performance au cours des exercices 2025 et 2026, afin de refléter directement la perte de ce contrat sur son chiffre d’affaires. Les revenus sur lesquels il mise glissent par exemple respectivement de 1318M$ à 1304M$, et de 1319M$ à 1261M$. Les bénéfices par action attendus passent pour leur part de 323M$ à 313M$, et de 317M$ à 300M$.
L’analyste n’écarte pas la possibilité de réviser davantage son cours cible dans les prochains mois, alors que la société qui a un important levier financier entame la deuxième moitié de son exercice 2024.
Alimentation Couche-Tard (ATD, 80,14$): trop optimiste le consensus?
Alimentation Couche-Tard (ATD, 80,14$): trop optimiste le consensus?
À quelques jours du dévoilement des résultats de la société lavalloise, difficile de savoir quelle sera la direction que prendra Alimentation Couche-Tard, d’après Tamy Chen de BMO Marchés des capitaux.
Difficile aussi de trouver un consensus parmi les analystes sur ce que les prochains mois réservent à l’entreprise, rapporte-t-elle. Les optimistes sont rassurés par les récentes données de l’Oil price information service sur les marges bénéficiaires tirées de la vente d’essence, et ce que ça peut signifier pour Couche-Tard. Or, ces derniers s’emballent trop vite, selon les pessimistes, qui s’attendent plutôt à ce que les ventes de marchandises continuent d’être faibles et plombent les résultats de la société.
Après avoir consulté de récents commentaires de la direction et des données, l’analyste réduit toutefois le bénéfice par action auquel elle s’attend au quatrième trimestre de 2024, misant sur 0,42$ et non plus 0,54$. Ce sont les bénéfices tirés de la vente d’essence et la vente de biens dans un même magasin comparable aux États-Unis qui plombent ses prévisions.
D’après ses calculs, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de TotalEnergies aurait grimpé de 10% au cours des 18 derniers mois. Le consensus des analystes, qui table sur un bénéfice par action de 0,52%, s’attend à un taux de croissance encore plus grand.
C’est «ambitieux», d’après l’analyste, surtout si on tient compte de la faible demande sur le marché européen.
Aux États-Unis, les chiffres lui indiquent que la demande des consommateurs à faibles revenus, qui ont déjà fait glisser les ventes d’un même magasin au troisième trimestre de 2024, devrait régresser davantage au premier trimestre de 2025, ajoute-t-elle.
L’analyste est néanmoins d’avis qu’à moyen terme, l’entreprise dirigée par Brian Hannasch pourrait dépasser la fourchette moyenne de 2% à 4% d’augmentation de ses ventes pour un même magasin comparable, lorsque cette clientèle moins fortunée recommencera à faire ses emplettes chez Alimentation Couche-Tard. Ce scénario repose aussi sur une bonne performance de ses produits de marque privée qu’elle s’apprête à lancer dans les prochains mois.
En attendant, Tamy Chen réduit ses attentes à l’égard du chiffre d’affaires, les profits bruts et le BAIIA ajusté que la société devrait générer à l’exercice 2024, misant dorénavant respectivement sur 68662 millions de dollars (M$), 12015M$ et 5552M$.
Pour 2025, toutefois, c’est l’inverse, puisqu’elle s’attend à un meilleur chiffre d’affaires et à des profits bruts et un BAIIA ajusté plus importants. Elle table respectivement maintenant sur 76 972M$, 12 497M$ et 5671M$.
Son cours cible demeure à 89$, et sa recommandation à «surperformance de secteur».
Bird Construction (BDY, 23,54$): une belle acquisition en vue
Bird Construction (BDY, 23,54$): une belle acquisition en vue
L’entrepreneur général ontarien Bird Construction a fait l’annonce lundi de l’achat d’un concurrent bien connu en Colombie-Britannique, Jacob Bros Construction, une transaction que Maxim Sytchev de la Financière Banque Nationale voit d’un bon œil.
En déboursant 135 millions de dollars (M$) de capitaux propres, la société ajoutera 350 nouveaux employés à son équipe qui en compte déjà plus de 5000 et lui permettra d’intégrer à son arsenal la corde de la construction d’infrastructure dans l’Ouest canadien. La société menée par Teri McKibbon pourra ainsi tirer profit de la demande forte pour de tels projets dans la région.
Jacob Bros Construction devrait lui permettre de bonifier annuellement de 300M$ son chiffre d’affaires, et de 37M$ son bénéfice avant intérêt, impôts et amortissement. Elle génère des marges de revenus de 12,3%, tandis que celles de Bird Construction atteignent habituellement 5,5% en moyenne, ajoute l’analyste.
Elle augmente du même coup la taille de son carnet de commandes de 10%, Jacob Bros Construction ayant déjà pour 350M$ dans le sien.
Lors de l’appel avec les actionnaires, l’analyste s’intéressera tout particulièrement aux raisons qui expliquent de telles marges de profits (la plus probable étant le marché de niche dans lequel la société évolue, croit l'analyste) et aux possibilités de faire des économies et de créer des synergies. La fidélisation des employés clés sera aussi sur son radar.
Même si l’entreprise paiera 3,7x son BAIIA pour mettre la main sur la société, les investisseurs devraient accueillir favorablement cette entente, car elle est stratégique, dégage d’importantes marges de profits et lui permettra de croître, d’après l’analyste.
Réitérant sa recommandation de «performance de secteur», Maxim Sytchev augmente son cours cible qui passe de 21$ à 23$.
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