Le coup de départ est officiellement donné: le Québec vibrera au rythme des élections pour les cinq prochaines semaines. Avec cinq principaux partis sur les rangs, la dynamique de cette campagne risque d’être radicalement différente par rapport aux années précédentes. Au cours des prochains jours, à raison d’un chef par jour, nous vous présentons un tour d’horizon des forces en place et des principaux défis qui attendent les chefs de partis d’ici le scrutin du 3 octobre.
Les déboires du PLQ sont aussi liés à ceux du PQ; comme deux cartes dans un château de cartes, les deux partis se tenaient l’un et l’autre, se faisant jadis mutuellement contrepoids autour de la question nationale. L’appui à la souveraineté étant au plus bas, les deux partis traditionnels semblent en perdre leurs repères, voire même leur raison d’être.Et pourtant, cela n’empêche pas le Parti Québécois d’axer audacieusement sa campagne autour de l’indépendance. Plutôt que de mettre la pédale douce sur la question, celui que l’on surnomme PSPP appuie à fond sur l’accélérateur, et ce même si les deux tiers des Québécois n’ont pas d’appétit pour la chose, quitte à foncer dans le mur à toute vitesse. Un pari pour le moins risqué.Avec son style parfois très professoral et intellectuel qui n’est pas sans rappeler celui d’un autre grand souverainiste, Jacques Parizeau, celui qui est diplômé d’Oxford devra tenter de mieux connecter avec l’électeur moyen, au-delà de son noyau de souverainistes purs et durs. En misant presque tout sur un seul enjeu à la popularité défaillante, ça ne sera assurément pas évident pour le PQ. L’indépendance a beau être le ciment qui maintient les militants péquistes unis malgré leurs difficultés, elle pourrait aussi être le boulet qui mènera à sa perte définitive…Le défi est donc de taille pour le jeune chef, puisqu’au lendemain du 3 octobre, il pourrait bien ne plus rester grand-chose du parti de René Lévesque, dont on célèbre ironiquement cette année le 100e anniversaire de naissance. Au-delà de Matane-Matapédia, où Pascal Bérubé semble solidement en selle, le PQ est en danger d’être rayé de la carte dans pratiquement toutes les circonscriptions qu’il détenait au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale, dimanche. La présence de Véronique Hivon, qui fait assidûment campagne aux côtés de sa successeure Véronique Venne dans Joliette, pourrait aussi être un facteur déterminant dans cette circonscription lanaudoise, ultime bastion péquiste à l’est de Québec, que la CAQ espère depuis longtemps ravir au PQ.
Les déboires du PLQ sont aussi liés à ceux du PQ; comme deux cartes dans un château de cartes, les deux partis se tenaient l’un et l’autre, se faisant jadis mutuellement contrepoids autour de la question nationale. L’appui à la souveraineté étant au plus bas, les deux partis traditionnels semblent en perdre leurs repères, voire même leur raison d’être.
Et pourtant, cela n’empêche pas le Parti Québécois d’axer audacieusement sa campagne autour de l’indépendance. Plutôt que de mettre la pédale douce sur la question, celui que l’on surnomme PSPP appuie à fond sur l’accélérateur, et ce même si les deux tiers des Québécois n’ont pas d’appétit pour la chose, quitte à foncer dans le mur à toute vitesse. Un pari pour le moins risqué.
Avec son style parfois très professoral et intellectuel qui n’est pas sans rappeler celui d’un autre grand souverainiste, Jacques Parizeau, celui qui est diplômé d’Oxford devra tenter de mieux connecter avec l’électeur moyen, au-delà de son noyau de souverainistes purs et durs. En misant presque tout sur un seul enjeu à la popularité défaillante, ça ne sera assurément pas évident pour le PQ. L’indépendance a beau être le ciment qui maintient les militants péquistes unis malgré leurs difficultés, elle pourrait aussi être le boulet qui mènera à sa perte définitive…
Le défi est donc de taille pour le jeune chef, puisqu’au lendemain du 3 octobre, il pourrait bien ne plus rester grand-chose du parti de René Lévesque, dont on célèbre ironiquement cette année le 100e anniversaire de naissance. Au-delà de Matane-Matapédia, où Pascal Bérubé semble solidement en selle, le PQ est en danger d’être rayé de la carte dans pratiquement toutes les circonscriptions qu’il détenait au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale, dimanche. La présence de Véronique Hivon, qui fait assidûment campagne aux côtés de sa successeure Véronique Venne dans Joliette, pourrait aussi être un facteur déterminant dans cette circonscription lanaudoise, ultime bastion péquiste à l’est de Québec, que la CAQ espère depuis longtemps ravir au PQ.
Le coup de départ est officiellement donné: le Québec vibrera au rythme des élections pour les cinq prochaines semaines. Avec cinq principaux partis sur les rangs, la dynamique de cette campagne risque d’être radicalement différente par rapport aux années précédentes. Au cours des prochains jours, à raison d’un chef par jour, nous vous présentons un tour d’horizon des forces en place et des principaux défis qui attendent les chefs de partis d’ici le scrutin du 3 octobre.
BLOGUE INVITÉ. Attention: route glissante droit devant!
Avec 125 candidats en campagne à travers le Québec, dont plusieurs ont des positions pour le moins controversées sur l’enjeu sanitaire, les théories du complot, les armes à feu, l’avortement ou les homosexuels, pour ne nommer que ceux-là, ce ne sera plus le «show» d’un seul homme qui s’adresse à sa base avec sa page Facebook. Comme tous les autres chefs, Éric Duhaime sera talonné par les journalistes à la moindre erreur et devra se porter à la défense de ses candidats. Les risques de dérapage seront donc très élevés tout au long de la campagne.
Ancien animateur de radio, Duhaime est un habile communicateur qui sait bien naviguer pour éviter de tomber dans des pièges tout en appuyant sur les bons boutons pour titiller sa base militante. On peut d’ailleurs s’attendre à ce qu’il commence à adoucir légèrement son discours sur certains enjeux plus épineux afin d’éviter les controverses qui pourraient lui mettre à dos les électeurs plus modérés. Ses candidats, eux, n’ont toutefois pas forcément tous les mêmes compétences communicationnelles que leur chef. Seront-ils «libres» de dire publiquement ce qu’ils veulent, ou devront-ils s’en tenir à la ligne de parti pourtant si dénoncée par le chef conservateur?
L’autre grand défi d’Éric Duhaime reste de remporter son pari de faire élire les tout premiers députés de son parti à l’Assemblée nationale (rappelons que Claire Samson avait été élue sous la bannière caquiste en 2018). Au-delà de son propre comté de Chauveau, réussira-t-il d’autres percées ailleurs dans la grande région de Québec, ou même ailleurs? Des gains en Beauce, par exemple, ne seraient pas impossibles pour le PCQ, mais il devra pour y parvenir maintenir ses appuis actuels et les faire grandir.
Et surtout, s’assurer que sa base militante, qui ne vote généralement pas en grand nombre, se rende aux urnes cette fois-ci. Alors que la pandémie est désormais majoritairement derrière nous, la «grogne» des électeurs conservateurs — pour reprendre les mots du chef du PCQ — sera-t-elle toujours assez forte pour faire entrer Duhaime et sa bande au Salon bleu?
Parlant de grogne, alors que de plus en plus d’élus et de candidats reçoivent des menaces et craignent pour leur sécurité et celle de leurs proches, Éric Duhaime devra aussi s’assurer de lancer, comme l’ont fait les autres chefs de partis, un appel au calme sans équivoque à ses partisans les plus fanatiques.
Il faut dire que son opposition aux mesures sanitaires a été jusqu’ici très payante pour son parti, qui est passé en moins d’un an de quelques points de pourcentage à près de 15% d’intentions de vote, sans compter les centaines de milliers de dollars en dons reçus.
Celui qui affirmait pas plus tard que jeudi vouloir «canaliser cette énergie négative» devra cette fois faire preuve d’une extrême prudence dans les prochaines semaines pour ne pas ajouter encore plus d’huile sur un feu qui brûle déjà à ciel ouvert.
Si jamais une catastrophe impliquant un sympathisant du PCQ devait tragiquement survenir, il pourrait être considéré comme étant en partie responsable, par ses déclarations des derniers mois, d’avoir créé un climat toxique et d’avoir banalisé et légitimé la haine et la violence de certains de ses plus fidèles militants, dont pas moins de 50% adhèrent à des théories du complot selon une récente étude de la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de la violence.
Il n’est pas normal qu’au Québec, des chefs doivent se promener avec des vestes pare-balles ou que des candidates enceintes de 8 mois doivent se cacher dans leur sous-sol parce que faire campagne sur le terrain est tout simplement devenu trop dangereux pour eux. La farce a assez duré. Le chef du PCQ devra faire preuve de plus de sérieux et de retenue à ce niveau s’il ne veut pas malencontreusement se retrouver avec du sang sur les mains malgré lui.
Décidément, loin d’être jouée d’avance, cette campagne s’annonce riche en défis pour les chefs… et en rebondissements.