EXPERT INVITÉ. C’est un secret pour personne, les stations de ski du Québec (et d’ailleurs aussi) subissent de plein fouet les effets des changements climatiques. Saison de plus en plus courte, neige de plus en plus rare, températures extrêmes, clientèle hésitante… Le ski a déjà connu de meilleurs moments.
Malgré les efforts et investissements des opérateurs des plus de 80 stations de ski de la province, nous n’avons aucun pouvoir face à la nature.
Les contrecoups des changements climatiques se font ressentir, à différentes intensités, sur les montagnes des quatre coins de la planète. Que ce soit dans les Alpes, dans l’Ouest canadien ou au Colorado, l’industrie est confrontée au plus important défi de son histoire: ni plus ni moins que le défi de sa survie!
Les chiffres donnent des frissons. Pour les États-Unis seulement, les pertes de l’industrie reliées au réchauffement climatique s’élèvent à plusieurs milliards de dollars américains (G$US) pour les deux dernières décennies, plus de 5G$US selon une étude américaine. Dans les Alpes, où l’on retrouve plus de 600 stations de ski, on estime qu’il y aura 70% moins de précipitations de neige d’ici 2100.
Malgré les différents signaux d’alarme des 30 dernières années (si pas plus), on se réveille aujourd’hui en pleine course contre la montre pour réinventer le modèle d’affaires des stations de ski.
Bien que le constat soit alarmant, on peut s’attaquer au problème dès maintenant en s’adaptant et en se diversifiant.
Adaptation
Le premier réflexe est bien évidemment d’investir dans des infrastructures et des équipements de production de neige artificielle. Bien que ce soit loin d’être parfait, c’est tout de même une solution déjà existante ayant fait ses preuves. Avec l’augmentation de la demande, la qualité de la neige artificielle s’améliore rapidement et je ne serais pas surpris de voir dans quelques années sur le marché des produits quasi identiques à de la vraie neige.
J’entends déjà les puristes hurler au scandale, mais cela me fait penser à l’apparition de la pelouse artificielle qui n’était pas la bienvenue dans le football américain ou le soccer, par exemple, mais qui, en quelques années, est devenue la norme.
Diversification
L’explosion des activités de plein air ces dernières années est une opportunité en or pour la diversification des stations de ski. En proposant des activités pour toutes les saisons, on peut minimiser les effets négatifs de la saison du ski.
De la randonnée au vélo de montagne, en passant par le camping sauvage, il est relativement facile, sans investissements majeurs, de désaisonnaliser la plupart des stations de ski.
Certes, ces pistes de réflexion/solutions ne sont pas révolutionnaires, mais sont tout de même un tremplin vers le futur.
Je ne crois pas que l’industrie se réinventera d’un seul coup avec une recette miracle. Elle aura plutôt besoin d’une période de transition pour réfléchir au nouveau modèle à bâtir.
Alors, partageons nos idées, et relevons ce défi ensemble. Agissons dès maintenant pour permettre aux stations de ski du Québec de nous offrir de superbes moments de plein air!
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