BLOGUE INVITÉ. Dès son plus jeune âge, Grégoire Baillargeon savait qu’il voulait travailler dans le secteur de la finance.
Sa carrière professionnelle a démarré chez BLG, l'un des principaux cabinets d'avocats spécialisés dans le droit financier et le droit des sociétés au Canada. Elle a par la suite bifurqué lorsqu’il s’est joint à BMO en 2004. Après dix-sept ans passés dans l’organisation, le diplômé de l’Université McGill est nommé président de BMO Groupe financier au Québec, l'une des plus grandes banques d'Amérique du Nord.
En activité depuis plus de 200 ans, l'institution financière a su s'adapter et évoluer pour répondre aux besoins changeants de ses clients et à ceux du paysage financier en général. Fidèle à sa devise — Avoir le cran de faire une différence dans la vie, comme en affaires — elle se distingue de ses pairs, car la durabilité et sa responsabilité sociale occupent une place toujours plus importante dans sa prise de décisions.
«La finance durable est au cœur de ce que nous devons faire en tant que société», estime Grégoire Baillargeon.
À mesure que les consommateurs prennent conscience de l'impact de leurs décisions financières sur l'environnement et la société, ils sont susceptibles d'exiger que les institutions financières jouent un rôle plus actif dans la résolution de ces problèmes. Les préoccupations des investisseurs s'orientent également de plus en plus vers le bien-être de la planète et l'impact social des entreprises.
BMO a pris un engagement audacieux en faveur du développement durable. Elle a même été couronnée banque la plus durable en Amérique du Nord pour une quatrième année consécutive au classement 2023 des 100 entreprises les plus durables du magazine Corporate Knights.
Elle a lancé de multiples initiatives en matière de durabilité, comme son programme Ambition climatique qui accorde des prêts d'une valeur de 222,75 milliards de dollars pour des produits écoresponsables.
«Même si nous souhaitons tous nous rendre au travail demain en voitures électriques et que nos aliments arrivent à l'épicerie dans des camions électriques, nous n'en sommes pas encore là», prévient Grégoire Baillargeon.
Selon lui, la vitesse de déploiement de la finance durable n'est pas ralentie par une faible demande du marché pour de tels produits. En réalité, il n'y a «tout simplement pas assez de projets [de développement durable]», constate-t-il.
À elle seule, la banque ne peut assurer la transition vers une économie qui émet moins d’émission de carbone. Des partenariats entre toutes les parties prenantes doivent donc être créés afin que les conséquences sur l’environnement et la société importent tout autant que les résultats financiers lorsque des décisions doivent être prises.
«Nous devons trouver des technologies pour décarboner le monde, mais tous ces projets nécessitent d’énormes sommes d’argent, souligne le dirigeant. La finance durable est là pour fournir les outils et les investissements nécessaires pour y parvenir.»
Diriger stratégiquement
Au cœur de la vision du leadership du dirigeant se trouve le concept de mobilisation des différentes parties vers un objectif commun. Il croit que c'est en créant des liens autour d'un même but que les organisations peuvent avoir un plus grand impact.
«Il est avantageux de synchroniser nos actions, mais les décisions importantes qui mobilisent les équipes sur le terrain doivent être prises par des leaders qui connaissent leur métier et apportent des solutions à leurs clients», dit Grégoire Baillargeon.
«Mon travail consiste à m'assurer que [mon équipe] dispose des outils et du soutien nécessaires pour exceller dans ce qu'elle fait, croit-il. Je travaille pour elle.»
«Le leadership fait que les gens qui vous entourent se sentent importants, ajoute le PDG. Si vous réussissez cela, à ce que vous écrivez sur votre fiche de rendement à la fin de l'année s’ajoutent les fiches de rendement de tous ceux qui vous entourent.»
Karl Moore et Stéphanie Ricci. Karl est professeur associé à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill. Stéphanie est diplômée en journalisme et en sociologie de l’Université Concordia.