La médiation familiale est le meilleur moyen de normaliser les relations familiales en cas de rupture. Et Québec paie une partie des services d'un médiateur.
Une de mes amies a eu un enfant d'une relation précédente. Son conjoint et elle se sont séparés quand le petit n'avait pas deux ans. Aujourd'hui, elle a un nouveau fiancé et deux autres bouts de chou. Son ex est également en couple, et sa conjointe avait une fille. Ils viennent d'avoir un bébé ensemble. Vous me suivez toujours ? Ce n'est pas simple, je vous l'accorde.
Les familles recomposées sont pourtant monnaie courante. Selon les données du recensement de 2011, c'est au Québec qu'on retrouve le plus grand pourcentage de foyers reconstitués au Canada, soit 16 % des couples avec enfants. Nos familles se déclinent donc sous plusieurs formes : nucléaire, monoparentale, adoptive, élargie... Et nombre de ces foyers ont connu ou connaîtront un jour une rupture. De nouvelles familles se recomposeront autour d'un nouveau couple. Ainsi va la vie.
Tout ce beau monde doit apprendre à se parler. Certains enfants partagent un même toit, parfois un deuxième, et ce, à différents moments du mois. Les vacances de Noël et la relâche scolaire peuvent devenir un casse-tête insoluble. Qui va où, et quand ? Qui paie quoi ? Et surtout, qui a autorité sur qui ? Des questions délicates, mais importantes pour assurer le bien-être de la marmaille et de la maisonnée.
Il existe une solution efficace et peu coûteuse pour réduire les tensions familiales et financières qui accompagnent souvent une séparation. Je pense à la médiation familiale. En ayant recours à un médiateur, on évite que les tribunaux ne décident à notre place des modalités de nos relations avec nos enfants. Par exemple, un conflit conjugal qui forcerait un juge à prendre parti quant au partage de la garde. Avec la médiation, l'idée est d'arriver à maintenir des rapports corrects afin que les ex puissent déterminer ensemble ce qui est le mieux pour tout le monde.
Depuis le 1er décembre 2012, Québec assume le paiement des honoraires de médiateurs familiaux accrédités jusqu'à concurrence de cinq heures de services professionnels. Ce processus permet aux parents qui ont un ou plusieurs enfants à charge d'éviter des frais juridiques en leur permettant de négocier des ententes équitables. Une fois le temps subventionné par l'État écoulé, on doit ensuite débourser le tarif prescrit par la loi, de 110 dollars de l'heure.
En bref, on fait appel à un médiateur impartial et formé à cet effet afin de nous aider à régler plusieurs questions comme la pension alimentaire, les droits de visite et la garde des enfants. La démarche, qui se déroule sur une base volontaire, connaît de bons résultats, puisque plus de huit familles avec enfants sur dix parviennent à conclure une entente.
Si la médiation familiale n'est pas une thérapie de couple, elle permet aux parents qui se séparent de dialoguer en terrain neutre, en plus d'arriver à atténuer des conflits et parfois même à les résoudre. Après tout, on ne risque pas grand-chose, et on assure le mieux-être de nos enfants.
Qui a l'autorité parentale ?
Dans plusieurs familles recomposées, le nouveau conjoint reprend le rôle du parent absent. Mais qu'en est-il légalement ? Le Code civil du Québec nous rappelle que seuls le père et la mère biologiques de l'enfant peuvent exercer l'autorité parentale, qu'ils en aient ou non la garde.
Les droits et obligations du parent envers son enfant prennent effet à sa naissance, et ce, jusqu'à sa majorité. Ceci comprend notamment le droit d'en avoir la garde, le devoir de les surveiller, de les protéger, de les éduquer et de les nourrir. Les parents biologiques peuvent donc prendre les décisions importantes pour leur bien-être. Seul un juge peut priver un parent, en totalité ou partiellement, de son autorité parentale.
Sources : Association de médiation familiale du Québec et Éducaloi
Liens utiles : Association de médiation familiale du Québec : www.mediationquebec.ca
Gouvernement du Québec (séance d'information sur la parentalité après la rupture) : www.justice.gouv.qc.ca/francais/programmes/mediation/seance-parentalite.htm