Ça va bien aller… si vous savez vous adapter


Édition du 13 Avril 2022

Ça va bien aller… si vous savez vous adapter


Édition du 13 Avril 2022

Malgré la nouvelle vague, peut-être que le slogan «Ça va bien aller» devrait se concrétiser? (Photo: Lucie Dawson pour Unsplash)

BILLET. «Ça va bien aller». Ce slogan, entendu ad nauseam au point de perdre toute sa force au fil des vagues, serait-il enfin en voie de devenir réalité ? 

Des avancées en ce sens semblent bel et bien avoir lieu. Le retour au bureau, déjà, même si c’est en mode hybride. La levée de nombreuses restrictions contrôlant nos interactions sociales. D’une manière plus diffuse, mais tout aussi réelle, la peur du virus, qui semble moins omniprésente. 

Autre signe qui ne trompe pas: le flot des réservations dans les hôtels, que rien ne semble ralentir. Grisés par les possibilités qui s’ouvrent à eux après deux ans démoralisants, les Québécois semblent s’être donné le mot pour prendre d’assaut les infrastructures touristiques. Congrès, mariages et même partys de Noël: les organisateurs partent à la recherche du temps perdu, tandis que cette industrie, l’une des plus marquées par la pandémie, panse tant bien que mal ses plaies pour tenter de répondre à cette soif inextinguible de retrouvailles. 

Ce sentiment d’urgence à vouloir en profiter tant qu’on peut n’est pas sans rappeler l’entre-deux-guerres, ces fameuses années folles, marquées par l’euphorie et l’insouciance avant que ne frappe la prochaine grande catastrophe mondiale. Or, comme le rappelle avec justesse notre journaliste François Normand, historien de formation, l’histoire est un perpétuel recommencement

En effet, ce vent d’espoir printanier semble dangereusement menacé par les nuages noirs qui planent à l’horizon: pénuries, inflation, guerre en Ukraine, spectre d’une récession… et sixième vague ! 

Même si nul ne peut prédire l’avenir, une chose est certaine: l’incertitude constante qui a commencé avec la pandémie est loin d’être finie. Nous allons devoir accepter de vivre avec encore longtemps. Qu’est-ce que cela signifie pour les entreprises ? Comment peuvent-elles faire la moindre planification stratégique dans ces circonstances ? 

La réponse nous vient peut-être du modèle de gestion «Pressentir, réagir et s’adapter», inspirée de la biologie cellulaire, qui aide les entreprises à être flexibles pour répondre rapidement aux changements. Présenté par Haeckel et Nolan en 1993, ce modèle est plus d’actualité que jamais.

On en retient notamment qu’au milieu du tourbillon, pour guider les grandes orientations de son entreprise, il faudra être attentif aux signaux faibles et s’appuyer sur les grandes tendances de fond (pensons ici développement durable, inclusion, flexibilité…). Ensuite, avoir une structure interne qui permet aux flux d’information de circuler et de saisir les occasions que présente inévitablement chaque bouleversement. Enfin, s’adapter, encore et toujours. L’adaptation sera la clé de la survie. En effet, comme le dit si bien Peter Drucker, considéré comme le père du management moderne, «le plus grand danger en période de turbulence, ce n’est pas la turbulence elle-même ; c’est d’agir avec la logique d’hier ».

 

Marine Thomas
Rédactrice en chef, Les Affaires
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@marinethomas

 

 

 


À propos de ce blogue

Marine Thomas est rédactrice en chef de Les Affaires. Elle travaille au sein de la rédaction depuis 2016 à titre de directrice de contenu, Journal et Bulletin privilège. Marine est animée par un désir d’offrir à nos lecteurs des contenus pertinents et de grande qualité, que ce soit sous formes papier ou numérique. Par ailleurs, elle agit au CA du Y des femmes de Montréal – YWCA Montreal depuis 2014. Elle est actuellement vice-présidente du CA. Auparavant, elle été rédactrice en chef à la Revue Gestion – HEC Montréal, rédactrice en chef d'Inspiro Média et rédactrice en chef adjointe de Premières en Affaires. Marine possède une maîtrise en Management de la culture et des médias (Spécialité presse et édition) de Sciences Po (Paris).

Marine Thomas