Le racisme systémique existe dans nos entreprises. Nommons-le.

Publié le 06/11/2020 à 18:22

Le racisme systémique existe dans nos entreprises. Nommons-le.

Publié le 06/11/2020 à 18:22

(Photo: UX Indonesia pour Unsplash)

Un texte de Déborah Cherenfant, présidente de la Jeune Chambre de commerce de Montréal, Louis-Edgar Jean-François, président et fondateur du Groupe 3737, Olivier Laquinte, président de Talsom, Marjorie Villefranche, directrice générale de la Maison d’Haïti.


Allons droit au but. Le racisme systémique existe au Québec, et on ne peut régler un problème que si on le nomme. Le débat sémantique autour de cette réalité est important, mais jamais autant que la volonté d’agir afin de devenir antiraciste. Trouver une façon d’adresser le racisme systémique dans le but de l’éradiquer un jour est une tâche complexe, nécessitant une implication au niveau de toutes les sphères de la société et de tous les domaines. Si certaines initiatives ont déjà été mises en œuvre, nous croyons que notre expertise aidera de façon pertinente et différente le milieu de l’emploi et celui des entreprises. 

 

Pourquoi le racisme systémique?

Le racisme systémique est un système dont nous avons hérité, qui maintient des inégalités et des injustices entre les personnes racisées et non-racisées. C’est ce système qui fait en sorte que bien qu’avec un niveau de diplomation supérieur à la moyenne générale, le taux de chômage est plus élevé pour les personnes racisées. C’est ce même système qui fait que dans les sphères de pouvoir les personnes racisées sont sous-représentées. 

 

Pourquoi en entreprise?

L’accès au marché de l’emploi, la discrimination à l’embauche et les micro-agressions sont quelques-unes des manifestations du racisme systémique auxquels les personnes racisées font face. Trouver le(s) moyen(s) de lutter contre celles-ci pourrait, selon nous, permettre de diminuer les inégalités économiques entre les personnes racisées et non racisées et par le fait même donner de l’espoir pour une nouvelle équité sociale. De plus, il est démontré que la diversité au sein des entreprises leur permet d’avoir une meilleure santé financière et un avantage concurrentiel. C’est pour nous un «pensez-y bien» à fortement considérer.

 

Une approche empathique*

La structure du racisme systémique fait en sorte qu’elle œuvre de façon pérenne dans chaque sphère de notre société incluant le marché de l’emploi (en association avec les entreprises). Elle s’appuie sur des règles et des standards qui se sont construits sur des biais alimentés continuellement de façon consciente ou inconsciente, mais sans réels fondements scientifiques. 

 

À travers une démarche basée sur l’innovation et le design thinking, nous ambitionnons d’identifier des pistes de solutions concrètes afin de déconstruire cette structure, pour en bâtir une nouvelle. Elle sera plus inclusive, basée sur l’empathie, et en considération des réalités de chacune des parties prenantes. Permettre aux différentes générations de travailler ensemble afin de bâtir de façon concrète une société et un environnement de travail égalitaire se doit de commencer maintenant.

 

*Le «Design Thinking Jam» aura lieu le 12 novembre prochain.

À propos de ce blogue

La rédaction de Les Affaires réserve cet espace aux lecteurs qui voudraient réagir aux textes d’opinions et d’analyse publiés sur son site internet par ses chroniqueurs et ses experts invités. Seuls les textes respectueux et clairement argumentées seront considérés. Les propos tenus dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Les personnes souhaitant publier une lettre d’opinion dans la rubrique Forum sont invitées à soumettre leur texte à [email protected]