La télémédecine a le vent dans les voiles depuis le début de la pandémie. (Photo: 123RF)
Voici le premier blogue de Dominic Gagnon, PDG de Connect & Go. Le blogue Innovation entrepreneuriale traitera, comme son nom l'indique, d'innovation dans un contexte d'affaires, mais également d'un sujet tabou: la santé mentale des entrepreneurs.
BLOGUE INVITÉ. Avec le mot pandémie vient évidemment le mot crise. Depuis des mois, on entend sans cesse parler de la crise: crise économique, crise sanitaire, crise écologique, etc. Sur Google, la recherche sur le mot crise atteint un record de plus de 98 millions de liens vers des pages. Il va sans dire, la crise économique est bien présente et elle est très difficile pour tout le monde et tous les entrepreneurs, mais elle va assurément s’intensifier dans les prochains mois avec la diminution des aides gouvernementales. Toutefois, est-ce vraiment une catastrophe pour l’innovation au Québec ?
Faisons un petit retour sur la crise de 1929
On a eu, en 1929, un arrêt brutal du système bancaire et une forte chute de la bourse, un arrêt net des transactions immobilières, des milliers de saisies immobilières par jour, une chute brutale des achats de voiture et j’en passe.
Sur le plan des innovations, cette époque fut par contre très riche. Rien qu’à penser au développement des matières plastiques, à l'invention de la radio de masse et du cinéma populaire, de la télévision (1926), aux progrès spectaculaire dans l’aviation, à l'invention de la pénicilline (1929), du nylon (1930), du radar (1934) et je pourrais continuer ainsi longtemps. En effet, l’histoire nous apprend que la crise de 1929 n’a pas forcément été un frein à l’innovation et au contraire, a même pu créer des opportunités industrielles importantes.
Et la crise de 2008?
Il y a dix ans, la banque américaine Lehman Brothers déclarait faillite, ce qui déclenchait la pire crise financière depuis les années 1930. Les travailleurs ont été durement touchés après la récession de 2008, mais une vague de start-ups a émergé du ralentissement financier. Par exemple, les vétérans de Yahoo, Jan Koum et Brian Acton, ont créé l'application de messagerie cryptée WhatsApp en 2009 pour permettre aux gens du monde entier d’échanger rapidement des messages. C’est aussi à ce moment que Travis Kalanick et Garrett Camp ont fondé Uber après n’avoir pas trouvé de taxi par une nuit froide à Paris. La période d’après crise a vu se créer des centaines de start-ups qui aujourd’hui jouent un rôle très important dans l’économie mondiale: Instagram, Pinterest, Slack, Square, etc.
Et maintenant ?
Selon moi, les changements de comportements après la pandémie généreront plus d'opportunités pour les entrepreneurs. Cette crise aura obligé autant les grandes que les petites organisations à se mettre en mode innovation pour survivre. Combien de fois nos gouvernements nous ont-ils invités à nous «réinventer»? En seulement quelques mois, de nouvelles tendances importantes ont émergé et un grand nombre d’entreprises ont vu leur chiffre d’affaires «exploser». Voici quelques exemples: les applications de travail à domicile Zoom et Microsoft Teams, les services de livraison de nourriture de DoorDash et Skip, les applications de télésanté comme Dialogue ou plus dernièrement Olive et les ressources éducatives en ligne. Toutes ces entreprises sont devenues des contributeurs majeurs à la société en un temps record, amorçant des tendances qui, selon moi, se poursuivront bien après la pandémie.
En même temps que le monde change, des opportunités très novatrices voient le jour. C'est aujourd'hui que se joue l'avenir des entreprises les plus influentes pour les dix prochaines années, et même au-delà. Celles qui sont en mesure de réinventer ou d’optimiser leurs activités en profitant pleinement des innovations seront les mieux placées pour réussir.
Notre avenir sera défini par la manière dont nous répondons à cette crise. La pertinence et la réussite futures des entreprises, qu'elles soient bien établies ou nouvelles sur le marché, seront déterminées par leur capacité à exploiter efficacement les technologies disponibles aujourd'hui et à être créative. Un mouvement dans lequel les entreprises québécoises ont toujours su exceller!
Et vous, comment voyez-vous l’avenir ?