À peine 36 mois plus tard, on en arrive au même point où la limite s’approche à nouveau du bouchon… D’où cette nécessité d’affecter une surveillance provenant de l’extérieur.
L’hémorragie se doit d’être jugulée. Bien sûr, la SCHL pourrait se défendre en affirmant que, puisque les propriétés dont elle assure les prêts ont augmenté en valeur et attendu que les montants des prêts assurés sont déterminés en termes de pourcentage sur ces valeurs, il va de soi que les montants assurés soient plus importants.
Même si cette explication est en partie vraie, il reste que ce qui devait initialement faciliter l’accession à la propriété à un groupe d’acheteurs limité, est en voie de devenir une norme presque incontournable... et pas seulement pour l’acheteur entrant sur le marché immobilier mais également pour l’investisseur!
Tenant compte qu’à sa création, après la deuxième guerre mondiale, la SCHL avait ce noble objectif de contribuer à fournir des logements convenables aux anciens combattants qui méritaient bien, après avoir risqué leur vie à la guerre, d’avoir un toit au-dessus de leur tête, à mon avis, la SCHL devrait revenir à sa mission première.
En ce sens, la prochaine étape serait de cesser immédiatement le financement de propriétés à revenu auprès des investisseurs qui n’ont nullement l’intention d’habiter l’immeuble qu’ils acquièrent. Du même souffle, afin de se retirer progressivement de ce créneau, qui en plus d’être à mille lieux de sa mission, est au bord d’une correction, la SCHL devrait resserrer ses règles afin d’éviter que les dossiers déjà approuvés auprès d’investisseurs ne puissent être refinancés. Un sérieux ménage s’impose.
Martin Provencher, auteur-conférencier en immobilier