BLOGUE. Une nouvelle étude, fort intéressante, réalisée sur une période de 18 mois par McKinsey & Company auprès de pas moins de 10 000 répondants canadiens, vient confirmer que le fait de devenir propriétaire de sa résidence aide à développer une discipline financière.
En effet, on y indique que « à revenu égal, les gens qui ont une hypothèque épargnent davantage en vue de leur retraite, car ils ont une discipline d’épargne. »1
Ce n’est pas tout. Dans leurs conclusions, les auteurs vont même jusqu’à affirmer que « 43 % des locataires ne pourront boucler leur budget à la retraite, comparativement à seulement 12% des propriétaires de maison. » C’est assez éloquent.
Le plus frappant dans cette étude, qui tient compte du fait que pour une majorité de gens qui arrivent à la retraite, la résidence principale est souvent le principal actif, c’est que les conclusions énumérées ci-dessus ont été obtenues par des calculs qui ne prenaient pas en considération les actifs immobiliers.
Cette étude vient confirmer une de mes convictions, pour ne pas dire une évidence au sein de notre société de consommation: il est très difficile pour un locataire de se constituer un actif papier (REER, fonds de placement, CPG, actions, etc.) à partir de ce qu’il peut économiser sur le différentiel financier entre ce qu’il lui en coûterait hypothétiquement pour se loger s’il était propriétaire versus ce qui lui en coûte en loyer chaque mois.
Car admettons-le, et toutes les statistiques le démontrent, hormis une infime minorité de locataires ayant une discipline de fer ET la possibilité financière de devenir propriétaire, personne n’économise réellement ce que son « conseiller financier » lui a calculé.
Martin Provencher, auteur-conférencier en immobilier
1. Un Québécois sur cinq manquera d’argent, une étude de la firme de consultation Mckinsey sur la retraite, par Vincent Brousseau-Pouliot, La Presse cité par Le Nouvelliste, 25 avril 2012, p.18-19